La galerie Sacré art, dépendant de l'ONCI, accueille jusqu'au 26 mars une exposition signée par la plasticienne Linda Bougherara. Artiste peintre de génie, Linda Boughrerara n'est pas une habituée des espaces d'exposition algériens. Elle expose plutôt régulièrement à l'étranger, notamment en France et au Maroc. Le travail de Linda Boughrera se veut pluriel et boulimique à la fois. Pour ce baptême du feu dans cette galerie étatique, l'artiste donne la pleine mesure de son talent à travers 70 œuvres, réalisées entre 2009 et 2015. Elle décline trois techniques de travail, à savoir des supports en matière végétale, des aquarelles et des gravures. Oscillant entre des œuvres microscopiques et macroscopiques, l'artiste nous fait partager des créations contemporaines, inspirées le plus souvent du minéral et du végétal. Ses nombreux voyages lui ont permis de rencontrer différentes cultures et découvrir de nouvelles techniques. Elle s'exprime dans un art pluridisciplinaire. En effet, elle maîtrise toutes les techniques avec une facilité déconcertante. Il suffit de visiter cette présente exposition de peinture intitulée «Dialogue avec la création» pour se rendre compte qu'il existe différentes palettes de la personne. En effet, on retrouve exposés, entre autres, des livres peints, des peintures et des végétaux. A travers ce voyage ô combien intéressant, le regard se pose sur cette série de cinq bustes de femmes africaines et algériennes. Ces derniers ont été réalisés à partir de matière naturelle. Il s'agit de végétaux et d'algues ramassés au Maroc et en Algérie. Ces bustes découlent d'un moulage. La technique est des plus artisanales. Elle fait cuire les végétaux, les rince au moins sept fois, les presse, et les transforme en papier. Après avoir moulu le tout, l'artiste intervient avec des pigments. Pour l'artiste, ces bustes représentent la femme terre, la femme mère. A travers cette technique, l'artiste explique qu'elle tend à ressortir le côté merveilleux mais fragile du papier. La plasticienne ne fait pas dans la représentation du visage. «Ces femmes, dit-elle, se ressemblent toutes. Elles sont nos grands-mères et nos mères. Ce sont elles qui ont fait ce que nous sommes aujourd'hui.» Dans la gigantesque œuvre aux tons orangés baptisés «Mémoire antique», sont représentées toutes les strates de la mémoire et de l'histoire à travers cette imposante montagne séculaire. Elle présente également sa collection de livres en papier anciens peints, rehaussés de différents textes, signés, entre autres,Tahar Djaout, Kateb Yacine, Gibran Khalil Gibran, Tahar Bekri ou encore Ibn Al Labana. Les textes sont écrits avec du feu. A travers cette technique, l'artiste explique qu'elle tend à faire ressortir le côté merveilleux mais fragile du papier. «Ce sont des heures de travail comptabilisées, mais je dois avouer que chaque papier réagit à sa façon. Cette expérience dans le papier me donne cette impression d'être une artiste universelle.» Dans la série intitulée «Ombres du désert», réalisée en 2013, on découvre treize œuvres colorées, mettant en exergue la beauté du Sud.