Quelque 26 307 Algériens sont atteints de maladie mentale, révèle le Programme national de santé mentale (2006-2009) présenté, hier, au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. La morbidité hospitalière en Algérie pour l'année 2005 montre que sur ce total (26 307), la psychose vient en tête avec 13 480 malades (51,24%), suivie de l'épilepsie avec 10 052 malades (38,21%), la dépression avec 1560 malades (6,76%), la névrose (753 malades, 2,86%) et enfin la démence avec un total de 102 cas soit 0,38% du total. La maladie mentale touche surtout l'adulte jeune (moins de 40 ans), mais indifféremment aussi bien la femme que l'homme, l'urbain que le rural, selon le rapport présenté par le docteur Boualem Cherchali. Les maladies mentales sont en constante augmentation au sein de la population, comme le montre la courbe ascendante de la prescription des médicaments. L'évaluation des activités des structures psychiatriques 2002-2006 montre que 192 232 ordonnances ont été servies en 2005, contre 162 133 ordonnances en 2004. Concernant la couverture sanitaire en Algérie, il existe actuellement 1,43 lit pour 10 000 habitants, 1,13 psychiatre pour 100 000 habitants et 1 psychiatre pour 25 lits. Le nombre total de psychiatres est de 378 et le nombre total d'infirmiers exerçant en psychiatrie est de 2128. Selon le docteur Cherchali, l'évaluation de 5 années de mise en œuvre de ce programme a fait ressortir des « insuffisances », dont le déficit important en lits psychiatriques dans les hôpitaux publics, une saturation rapide des services en charge de l'urgence psychiatrique. Il est aussi signalé la rupture fréquente en médicaments psychotropes dans les services spécialisés et les officines et la liste des médicaments gratuits destinés aux malades mentaux demeure limitative. Pour pallier ces insuffisances, le Programme national de santé mentale, qui nécessite une enveloppe budgétaire de 6,6 milliards de dinars, prévoit d'atteindre d'ici 2009 les ratios de 1,5 lit pour 10 000 habitants et de 1,55 psychiatre pour 100 000 habitants. Il est, par ailleurs, prévu la création de cinq nouvelles structures hospitalières psychiatriques totalisant 440 lits, à travers le territoire national.