Mise en œuvre des textes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, référendum sur la révision constitutionnelle et élections locales et législatives…, le gouvernement semble préoccupé beaucoup plus par les échéances politiques devant intervenir avant la fin de l'année en cours et durant la prochaine année. Les questions sociales à l'origine de plusieurs conflits ayant secoué, ces dernières années, le monde du travail restent encore en l'état. A quelques jours de la rentrée sociale, la situation du front social demeure toujours préoccupante. Les syndicats de l'enseignement supérieur et celui des pilotes donnent, d'ores et déjà, l'avant-goût de ce que sera la très prochaine rentrée. Les organisations des travailleurs représentant d'autres secteurs vont certainement suivre dans les jours à venir, d'autant que les vraies revendications ne sont pas encore satisfaites. Pas de statut général de la Fonction publique et pas de revalorisation du SNMG, alors que le droit constitutionnel consacrant l'exercice syndical demeure encore lettre morte. EQUATION NON RESOLUE L'augmentation des salaires décidée en juillet dernier par le gouvernement n'a finalement pas résolu l'équation : travail et pouvoir d'achat. Le geste de l'Exécutif, en consacrant une enveloppe budgétaire de 98 milliards de dinars pour couvrir les primes et indemnités des fonctionnaires de la Fonction publique, est assimilé beaucoup plus à un marketing politique qu'à une action en profondeur afin de mettre un terme au malaise social. Le chef du gouvernement et secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, n'a pas fait mieux que son prédécesseur, le secrétaire général du RND. En effet, le chef de l'Exécutif ayant longtemps « défendu la revendication salariale des travailleurs » en reprochant à Ahmed Ouyahia sa non-satisfaction, n'est pas allé jusqu'au bout de son « engagement ». Le blocage des négociations entre l'UGTA et les sociétés de gestion des participations (SGP) et le renvoi, sine die, de la tripartite en sont des preuves tangibles. « Nous avons demandé aux fédérations de tenir des réunions avec les différentes SGP en vue de négocier sur les conventions des branches et l'augmentation des salaires. Si certaines fédérations ont trouvé un accord avec les directions de leurs entreprises, beaucoup d'autres n'ont pas trouvé d'échos auprès des SGP. Si le blocage persiste nous allons recourir à l'arbitrage du gouvernement », nous a déclaré, hier, Abdelkader Malki, chargé des relations publiques à la centrale syndicale. Mais ce n'est pas le seul problème. La réunion tripartite UGTA-gouvernement-patronat devant trancher plusieurs questions ne s'est pas tenue depuis plus d'une année et risque d'être renvoyée une nouvelle fois. Cela est très probable, d'autant que les dossiers devant être débattus n'ont pas connu d'avancement. Le projet du pacte économique et social, sur lequel mise le gouvernement et ses partenaires socio-économiques, semble bloqué. Selon le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, le taux d'avancement de ce projet est évalué à 30%. C'est-à-dire loin d'être élaboré, alors que les groupes qui se sont penchés sur la révision de l'article 87 bis relatif au statut de la Fonction publique et la revalorisation du SNMG butent sur les incidences financières qu'engendrera cette révision pour les secteurs public et privé. Une incidence estimée à 540 milliards de dinars.