La dénonciation du terrorisme fait partie de la contribution à la réussite de la réconciliation nationale. Au RND, nous pensons que la classe politique doit dénoncer le terrorisme et soutenir la réconciliation nationale », a affirmé le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Lors d'un rassemblement des cadres et militants de son parti, organisé jeudi à Tipaza, l'ex-chef de gouvernement voulait, semblait-il, se situer au-dessus du débat actuel autour de la question de la prorogation du délai accordé par les textes de la charte pour la paix et la réconciliation aux terroristes pour se rendre. Toute décision portant sur ce sujet est laissée à l'appréciation des hautes autorités du pays, incarnées par le président de la République. Sa position (celle du président Bouteflika, ndlr) est sans équivoque sur les objectifs attendus de cette charte, qui vise, ni plus ni moins, à réconcilier les enfants du même pays, quitte à accueillir des repentis et leur ouvrir les portes après septembre, voire en décembre prochain », a-t-il martelé. Et d'ajouter : « Nous voulons en finir avec le terrorisme avec moins de morts. » Le premier responsable du RND a choisi, en fait, la date du 31 août, correspondant à la fin dudit délai, pour clarifier la position de son parti par rapport à la question. Le « Rassemblement » n'opposera, selon Ouyahia, aucune objection à une probable prorogation de ce délai. Mais, selon lui, les partis politiques ne sont pas habilités à prendre une décision par rapport à ce sujet, d'autant que l'article 47 de la charte mandate le chef de l'Etat à prendre les dispositions qui lui semblent idoines pour réaliser la réconciliation entre les Algériens. Le rôle des formations politiques, a-t-il estimé, est de dénoncer les actes terroristes, d'encourager les citoyens et tous ceux qui mènent la lutte sur le terrain contre le phénomène. « Nous n'avons pas de pluralisme dans le nationalisme. La dénonciation du terrorisme est nationale, idéologique et politique », a-t-il déclaré en réitérant le soutien du RND aux éléments de l'ANP, des services de la police, aux gardes communaux et aux patriotes. Intervenant pour la première fois depuis son départ de la chefferie du gouvernement, Ahmed Ouyahia a salué encore la démarche présidentielle qui, selon lui, est une « réussite ». Toutefois, le processus de réconciliation enclenché après le référendum du 29 septembre 2005 devrait, a-t-il expliqué, être renforcé pour réaliser plus de paix en Algérie. La réconciliation, a-t-il rappelé, ne signifie pas le retour à la situation ayant prévalu au début des années 1999. « Les portes ne seront pas ouvertes à ceux qui étaient à l'origine de la crise nationale », a lancé l'orateur, en réponse, sans le nommer, à l'ex-chef de la branche armée du FIS, Madani Mezrag, qui a plaidé, dans le courant de la semaine écoulée, pour le retour sur la scène de son ex-parti. Ce dernier s'est dit même confiant de pouvoir se présenter aux élections législatives de 2007. L'ex-chef de l'Exécutif a rappelé, par ailleurs, que la lutte antiterroriste n'a jamais cessé et se poursuivra encore avec force. Constitution : « Nous sommes des légalistes » Evoquant les contraintes administratives qui auraient empêché certains terroristes de déposer les armes, Ahmed Ouyahia n'est pas allé par quatre chemins pour rejeter ce prétexte. Le premier responsable du RND fait le lien avec le traitement du dossier des victimes du terrorisme et les disparus, pour préciser que cela demande plus de temps. « Prenons, par exemple, le cas des victimes du terrorisme. Les textes réglementaires pour le traitement de leurs dossiers ont été promulgués en 1993 et les textes d'application en 1994, mais le traitement de chaque dossier demande 3 à 4 ans », a-t-il souligné. A propos de la révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia dit que son parti, ayant soutenu la décision du Président de revoir la loi fondamentale du pays, ne peut être accusé de versatilité. « Nous sommes des légalistes », a-t-il rétorqué, expliquant que, selon la Constitution, seul le Président est habilité à proposer un tel projet. Pour rappel, le secrétaire général du RND a rejeté auparavant la proposition émanant de son partenaire de l'Alliance présidentielle, le FLN, consistant à revoir la Constitution de 1996. « Maintenant que le Président a évoqué le sujet, nous sommes pour. Nous attendons de voir le contenu du projet du Président », a-t-il souligné. Au plan organique, le patron du RND a annoncé la tenue au courant du mois en cours de la réunion du conseil national pour peaufiner le programme du parti en prévision des échéances électorales prochaines. A ce sujet, Ahmed Ouyahia a réuni, juste après le rassemblement, les élus et les cadres des wilayas de son parti. Une réunion qui s'est tenue à huis clos et ayant pour ordre du jour la préparation des élections législatives et locales de 2007.