La fédération locale du Mouvement démocratique et social (MDS) de Béjaïa a organisé un rassemblement contre l'oubli des victimes de la décennie rouge qu'a traversée le pays dans les années 1990, hier, à la place de la Liberté d'expression Saïd Mekbel. Hamid Ferhi, membre fondateur du MDS, a déclaré à l'occasion : «Le 22 mars a été choisi comme date symbolique pour nous rappeler la lutte du peuple algérien face à l'islamisme politique et son bras armé. A la même date des années 1993 et 1994, la société algérienne, par les grandes manifestations d'Alger, a permis à l'Etat de se redresser et de sortir victorieux contre le terrorisme islamiste.» Le militant a estimé également que la lutte contre l'islamisme politique n'est pas encore terminée, d'où la nécessité de mobiliser la société. Il dit à ce propos : «Sans la mobilisation de la société algérienne, aujourd'hui, on ne peut pas continuer la lutte contre l'islamisme et accomplir les tâches d'édification nationale et la résistance aux pressions internationales. Et, en même temps, combattre la politique du pouvoir actuel qui essaie de mettre sur un pied d'égalité les terroristes et les résistants», conclut-il. De son côté, Hocine Boumedjane, président du Centre de documentation et d'information des droits de l'homme de Béjaïa (CDDH) de la Ligue algérienne des droits de l'homme déclare : «Nous ne devons pas oublier le sacrifice de la société algérienne, dont des citoyens, des patriotes, des journalistes se sont battus pour la liberté. Le bilan est lourd : plus de 200 000 morts et des milliers de disparus et autant de personnes qui ont été contraintes de fuir le pays. Pour nous, c'est un devoir de mémoire.»