Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, effectue, depuis hier, une visite d'Etat en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. «Le président malien a été accueilli, à son arrivée à l'aéroport international Houari Boumediène, par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre Abdelmalek Sellal, ainsi que des membres du gouvernement», rapporte l'APS. Cette visite de trois jours s'inscrit, selon un communiqué de la Présidence, «dans une tradition séculaire de liens de fraternité, de solidarité et de bon voisinage entre les peuples algérien et malien» ; elle sera également l'occasion pour les deux chefs d'Etat «de se concerter sur plusieurs questions d'intérêt commun, dont celles liées à la paix, la sécurité et la coopération dans la zone sahélo-saharienne en particulier l'aboutissement de la médiation conduite par l'Algérie pour la restauration de la paix au nord du Mali». «Les travaux des membres des deux délégations seront l'occasion de dynamiser la coopération et les échanges entre les deux pays dans tous les domaines offrant des opportunités», explique la même source. Mais le principal point qui sera au centre des discussions entre les responsables algériens et maliens sera, sans nul doute, le conflit au nord du Mali. L'accord de paix signé récemment à Alger par le gouvernement malien et les différents groupes politico-militaires du Nord, à l'exception des représentants du mouvement de l'Azawad, occupera la part du lion dans les échanges entre les deux parties. Les responsables des deux pays devront examiner, à l'occasion de cette visite, les possibilités d'approfondir ce dialogue intermalien en vue de résoudre définitivement le conflit dans cette région. Les relations bilatérales, qualifiées d'«excellentes» par Alger et Bamako, devront également être évaluées. A l'occasion de la visite du président Keïta en Algérie en janvier 2014, les deux gouvernements avaient, rappelons-le, rendu public un communiqué conjoint dans lequel les deux pays avaient décidé de créer de nouveaux mécanismes à même de renforcer la coopération bilatérale. Les deux chefs d'Etat avaient souligné, également, la nécessité de renforcer la coopération algéro-malienne par la création d'un comité bilatéral sur le Nord, qui se réunirait une fois par mois pour suivre la mise en œuvre des décisions en vue du règlement pacifique du problème du nord du Mali. Ils avaient convenu également de l'élaboration et de la mise en œuvre d'arrangements de sécurité commune, prenant en considération le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire ainsi que la lutte contre le terrorisme et les trafics en tout genre.