L'anticolonialisme est le point de convergence entre les trois grands auteurs du XXème siècle que sont Edouard Glissant, Aimé Césaire et Kateb Yacine, ont souligné dimanche à Guelma, les participants au 6ème colloque international dédié à l'auteur de «Nedjma». Ouverte samedi au théâtre régional Mahmoud-Triki de Guelma, cette rencontre de quatre jours, la 4ème du nom, a proposé dans le programme des interventions une approche axée sur «la profondeur anticolonialiste dans la création romanesque, poétique et théâtrale de Kateb Yacine». Zohra Bouchentouf-Siagh, de l'université de Vienne (Autriche) a étudié, dans une communication intitulée «histoire et tragédie dans le théâtre», le «message militant» dans les oeuvres de Yacine et de Césaire. Elle a considéré qu'il n'y a «aucune différence entre l'Algérien Kateb Yacine (1929-1989) et le Martiniquais Aimé Césaire (1913-2008) qui vécurent, tous deux, la même oppression sous le même colonialisme». L'universitaire algérienne Zineb Benali, qui a présenté une conférence sur «la poésie-rupture», a confronté l'œuvre de Kateb Yacine avec celle du Martiniquais Edouard Glissant (1928-2011) qui avait préfacé, en 1959, «Le cercle des représailles» qui contenait également «le cadavre encerclé» joué à Bruxelles (Belgique) en 1958, alors que la guerre d'indépendance faisait rage. Patrick Strasser, de l'université de Vienne, a présenté, quant à lui, une étude sur la pièce «le cadavre encerclé» écrite en 1954 pour montrer au monde la férocité de la répression de l'armée coloniale des manifestations populaires pacifiques du 8 mai 1945 en Algérie.