Après la parution de quelques traités relatifs à certaines villes et zones urbaines du Sahel algérois, ou cette campagne qu'on appelle El Fahs, telle que Baba Hassen, El Achour, Ouled Fayet, Khraïcia et les anciennes demeures et jardins mauresques (Diar et Djenayen El Fahs) à El Biar, Hydra et Ben Aknoun pour ne citer que celles-là, l'auteur, Ahmed Karim Labeche, vient de mettre en librairie un précis monographique non moins exhaustif et large intitulé Chéraga, une banlieue d'Alger. Scindé en huit chapitres, le nouveau corpus plonge d'emblée le lecteur dans cette zone géographique qui fut dans le temps une campagne, sa métamorphose depuis les douars implantés par les premières tribus jusqu'aux haouchs et djenan (fermes et jardins) en passant par les batailles de juin 1830 et l'installation des tout premiers pensionnaires que furent les colons. L'auteur brasse large et déborde sur les collines où sont enfouis les villages de Beni Messous et Dély Ibrahim, ou encore Bouchaoui (ex-La Trappe) et Staouéli qui font partie du cordon du Sahel algérois. Cet ouvrage de 200 pages, riche en références onomastiques et de haltes historiques, est «l'aboutissement d'un long travail de recherches puisées d'une somme de documentations bibliographiques, mais aussi d'enquêtes menées au contact des anciens habitants de ces pôles urbains» où il fleurait bon, explique l'auteur. Tout compte fait, l'édition se veut un avant-goût d'un patrimoine séculaire exhumé au lecteur profane, voire une véritable banque de données de matière brute au service notamment des étudiants soucieux de faire une étude poussée sur l'ensemble monographique des agglomérations du Sahel algérois. L'auteur, rivé à sa passion de revisiter le passé campagnard, nous invite à humer quelque fragrance des villages du Grand Fahs algérois, les anciennes bâtisses de l'époque ottomane et l'atmosphère qui y prévalait. Il poursuit sa quête monographique des villages du Sahel algérois en s'attelant à donner corps à une autre compilation dont la lumière est focalisée sur les anciens jardins mauresques de la commune de Bouzaréah.