Le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, ne s'oppose pas à la reconnaissance officielle des syndicats autonomes de l'éducation. « Je ne vois aucun inconvénient à ce que les syndicats autonomes et les représentants des enseignants soient agréés. Pour moi, il serait beaucoup mieux de travailler avec des syndicats reconnus que d'avoir affaire à des gens non reconnus. Mais l'octroi de l'agrément ne relève pas de mon ressort », a déclaré le ministre dans un point de presse animé en marge de la rencontre nationale des directeurs de l'éducation des 48 wilayas du pays. Une rencontre dont les travaux ont débuté hier à Alger et ayant pour thème la préparation de la rentrée scolaire 2006-2007. Le ministre a émis également le souhait que lesdits syndicats l'assistent dans l'application de la réforme du secteur, initiée il y a quatre ans. « Je suis prêt à les associer aux programmes de mise en œuvre de la réforme, s'ils sont capables de me présenter des gens compétents. Je peux les mettre dans les commissions nationales des programmes et de la confection des manuels scolaires », a-t-il affirmé. Est-ce un changement de position du gouvernement par rapport aux organisations syndicales de l'éducation ou une simple tentative de calmer le jeu afin de permettre une rentrée scolaire normale ? Rien n'est moins sûr. En tout cas, c'est la première fois, en dépit des nombreux mouvements de protestation qui ont secoué son secteur ces dernières années, que le ministre de tutelle affirme n'avoir aucune objection contre l'agrément des syndicats autonomes. Ces derniers ont, en sus de la reconnaissance de la part des pouvoirs publics, élaboré une plateforme de revendications socioprofessionnelles. Des demandes portant essentiellement sur l'augmentation des salaires et l'élaboration du statut particulier de l'enseignant. Selon Boubekeur Benbouzid, ces doléances seront prises en charge. « Le statut particulier de l'enseignant est inhérent au statut général de la Fonction publique. Une fois celui-ci examiné et adopté par le Parlement, nous allons constituer une commission qui se penchera sur l'élaboration du statut de l'enseignant. Par conséquent, il y aura une nouvelle grille des salaires et, inévitablement, une nouvelle augmentation des salaires, après celle décidée en juillet dernier par le gouvernement », a-t-il ajouté. Abordant les préparatifs de la rentrée scolaire, prévue le 9 septembre pour le Nord et le16 du même mois pour le Sud, M. Benbouzid s'est montré confiant. Selon lui, les établissements, tous paliers confondus, sont prêts à accueillir les 7 575 000 d'élèves. 9000 nouveaux postes budgétaires La réception de nouvelles infrastructures (46 lycées, 165 collèges et 2549 écoles primaires) permettra, a-t-il indiqué, d'améliorer les conditions d'accueil des élèves. S'agissant de l'application de la réforme, elle concernera, cette année, la 4e année primaire, la 4e année moyenne et la 2e année secondaire. Le département de Benbouzid a préparé, à cet effet, 56 nouveaux programmes pédagogiques, ce qui portera le nombre de programmes élaborés depuis l'entame de la réforme à 144. « Il en reste uniquement 41, qui seront destinés à la 5e année primaire et à la 3e année secondaire », a précisé le premier responsable du secteur. Le problème du manuel scolaire est, a-t-il soutenu, complètement pallié. En effet, 53 millions de manuels sont déjà confectionnés. Ils sont déjà disponibles au niveau des établissements. Afin d'aider les élèves nécessiteux des trois cycles, dont le nombre est estimé à 3 millions, les pouvoirs publics, selon lui, ont dégagé une enveloppe de 5 milliards de dinars. Une somme destinée à la cession à titre gratuit du manuel scolaire au profit de cette couche de la société. Ces mêmes élèves vont également bénéficier de la prime scolaire, à laquelle on a consacré une somme de 6 milliards de dinars. Le ministre a insisté aussi, dans intervention devant les directeurs des établissements, sur la nécessité d'assurer la restauration et le transport aux élèves. Des moyens indispensables pour remédier à la problématique de la déperdition scolaire. Le secteur de l'éducation a bénéficié, selon le ministre, de 9000 postes budgétaires, dont 500 sont destinés à l'encadrement administratif.