Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a, selon l'APS, déclaré, hier à Oran, que la gratuité des soins était une «ligne rouge à ne pas franchir». Présidant la clôture des travaux d'une rencontre nationale d'évaluation des urgences médicales et de l'hygiène hospitalière, le ministre a rassuré les partenaires sociaux que «la gratuité des soins est une ligne rouge que ni le ministère ni quiconque ne peut franchir ou transgresser». Boudiaf a rappelé que cette gratuité est un «acquis depuis la guerre de Libération nationale et le sera et que nul n'a le droit d'y toucher», affirmant que la renonciation à la gratuité des soins ne figure pas dans la loi sur la santé, qui sera promulguée et qui se trouve au niveau du secrétariat général du gouvernement. Le ministre avait indiqué samedi à la presse, en marge de cette rencontre, que cette loi, qui sera soumise au gouvernement pour débat et ensuite au Parlement, sera bénéfique une fois appliquée, conférant un bond qualitatif au secteur de la santé en Algérie. un comité de suivi pour l'hygiène hospitalière Les travaux de la rencontre nationale d'évaluation portant sur les urgences et l'hygiène hospitalière ont été clôturés, hier à Oran (Les Andalouses), à l'issue d'un programme comportant des rencontres avec les directeurs de wilaya de la santé et des directeur généraux des CHU (ou EHU), qui ont exposé, chacun de son côté, les spécificités de leurs régions respectives, mais aussi une série de débats en atelier autour de plusieurs thèmes (les UMC, la réanimation, l'hygiène hospitalière et les SAMU). Les travaux ont été sanctionnés par des recommandations et des instructions ministérielles destinées, d'une part, aux DSP et DG de CHU ou EHU (une dizaine), et de l'autre, à l'administration centrale et ses différentes directions (une dizaine également). Dans les deux cas, le ministre a tenu à ce qu'un comité de suivi soit mis en place dès cette semaine. Pour le premier cas, il a été décidé à titre illustratif d'«actualiser la monographie du secteur privé pour chaque wilaya avec un point de situation qui devra être établi et transmis au ministre avant le 20 avril 2015». Intervenant lors des travaux, Abdelmalek Boudiaf avait lui-même considéré qu'«un véritable business est organisé autour des transferts de malades d'une wilaya à l'autre». C'est sans doute pour cela que l'une des recommandations consiste à «mettre un terme aux évacuations intempestives en veillant à ce que toute évacuation soit justifiée et conforme aux procédures requises». Sinon, en plus du souci d'améliorer les prestations des UMC avec le renforcement du personnel concerné ainsi que sa formation, il a été suggéré aux DSP activant dans les wilayas frontalières de «renforcer les postes de contrôle sanitaire aux frontières, une action qui sera soutenue par une opération d'acquisition de matériel requis sur le fonds des urgences». Pour le deuxième cas, il est notamment question de «mettre en œuvre un programme national de formation en médecine d'urgence, y compris pour les urgences cardiologiques et de préparer les textes réglementaires fixant les conditions de création, d'organisation et de fonctionnement des unités d'hospitalisation et de soins à domicile». Pour ce qui est de l'investissement, il a été recommandé de «lancer la procédure d'acquisition des clino-mobiles pour renforcer les actions de santé de proximité au profit des populations nomades et des zones enclavées». De manière spécifique à certaines wilayas et adressé à l'inspection générale du ministère de la Santé, il a été préconisé également de «programmer des missions d'appui et d'accompagnement pour les wilayas d'El Bayadh, Ghardaïa, Médéa, Khenchela et Oum El Bouaghi».