Face aux atermoiements du Conseil de sécurité de l'ONU et ses « dérobades» à appliquer les résolutions onusiennes sur le Sahara occidental, l'Union africaine se saisi du dossier pour faire pression sur l'ONU. Signe d'une victoire diplomatique de la république sahraouie (RASD) et de l'isolement da la monarchie marocaine sur la scène africaine. Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, lors d'une conférence de presse hier à Alger, s'est réjoui de la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine qu'il qualifie d' «historique et de décisive». Le ministre sahraoui a demandé à l'occasion le Conseil de sécurité de l'ONU «d'être à l'écoute de la voix de l'Afrique en tant que premier partenaire des Notions-unies dans le processus de paix au Sahara occidental». En effet, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA (CPS) et suite au rapport de la présidente de la Commission africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a décidé de «réactive le Comité ad hoc de chef d'Etat et de gouvernement sur le conflit du Sahara occidental ». Le Conseill a décidé que le Comité ad hoc sera « élargi de façon à ce qu'il soit composé de dis chefs d'Etats à raison de deux pour chacune des cinq régions du continent». Il a également demandé à la présidente de la Commission «d'entreprendre d'urgence les consultations requises pour la finalisation de la composition et l'opérationnalisation du Comité». La mission principale du Comité de Dix dont la composante sera connue dans quelques semaines est d'interpeller le Conseil de sécurité sur la nécessité d'appliquer les résolutions onusiennes menant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Et dans sa décision prise lors de sa 496ème réunion le 27 mars dernier, le Conseil de paix et de sécurité a lancé un appel « pour une action internationale renforcée et cordonnée en vue de l'organisation rapide d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux décisions pertinentes de l'Union africaine et aux résolutions des nations unies». A cet égard, le CPS de l'UA a exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à «prendre toutes les décisions nécessaires pour assurer un progrès dans la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental». La reprise d'initiative africaine portée à l'unanimité par les Etats membres est aussi importante que décisive car elle marque une implication concrète dans le processus de règlement du conflit. Elle traduit également la mise en échec de «la stratégie» du Makhzen en Afrique qui a pourtant déployé d'énormes moyens dans certains pays pour plaider en faveur de sa «cause» coloniale. Groupe international de contact Autre décisions importantes prise par le Conseil de paix et de sécurité et qui va sans nul doute mettre en difficulté la monarchie marocaine, est de « mettre en place un groupe international de contact sur le Sahara occidental en vue de maintenir la question sur l'agenda de la communauté internationale et de mobiliser le soutien nécessaire pour le règlement rapide du conflit et prie ainsi la présidente de la Commission africaine d'entreprendre les consultations requises à cet effet». Par ailleurs et à l'approche des discussions au Conseil de sécurité et le renouvellement du mandat de la Minurso, le CPS exige «l'élargissement des prérogatives de la mission onusienne de sorte à couvrir la protection des droits de l'homme ». Et fin d'exercer plus de pressions sur le Conseil de sécurité mais surtout de sensibiliser la communauté internationale, il est demandé à la à la présidente de la Commission africaine de dépêcher son représentant pour le Sahara occidental, Joaquim Alberto Chissano, au Conseil de sécurité « pour le tenir informer des dernières développements et du point de vue de l'Union africaine et de s'adresser à la réunion du Conseil de sécurité d'avril 2015 sur la Sahara occidental». Ainsi les décisions du Conseil de paix et de sécurité africain qui marque la reprise en main du dossier sahraoui par les Africains sonnent comme une offensive diplomatique dont l'objectif est de faire bouger les lignes et surtout de briser le statut quo dans laquelle est bloqué le conflit. «Nous constatons que à partir des décisions, est que l'Union africaine réaffirme sa détermination à s'engager dans le règlement définitif du dernier bastion du colonialisme dans le contient », a souligné le chef de la diplomatie sahraouie, M. Ould Salek. Il a, de ce fait, renouvelé la volonté de la RASD ET DU Front Polisario de « coopérer de manière positive avec l'ONU et l'Union africaine dans la perspective de permettre au peule sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance ». Visiblement revigoré dans leur combat pour l'indépendance, le diplomate sahraoui voit dans la position du CPS de l'UA « une décision déterminante pour envoyé un avertissement claire à ceux qui bloqué toute solution du conflit et pour leur signifier qu'il est fondamental de s'en tenir à la mission pour laquelle l'ONU a constitue la MINURSO à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination et faire aboutir le processus de décolonisation du Sahara occidental». Dans sa résolution, le CPS n'a pas manqué d'exprimer sa « profonde préoccupation qu'après depuis l'éclatement du conflit, tous les efforts visant à trouver une solution ont jusqu'à présent échoué à atteindre les résultats escomptés et que l'impasse actuelle non seulement accroît la tension dans le territoire, mais sape les efforts visant à promouvoir dans la région du Maghreb ». Les Conseil estime que ces décisions ont pour objectif justement de « sortir et dans l'urgence de cette impasse ».