Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a accusé, vendredi, le chef de la diplomatie marocaine, M. Mezouar, d'"adopter une politique mensongère" à l'égard du peuple marocain concernant la question du Sahara occidental. Réagissant aux propos de son homologue marocain, lors de son intervention, la veille (jeudi) devant les commissions des affaires étrangères du parlement (marocain), le ministre sahraoui a soutenu dans une déclaration écrite que "face à l'isolement et la perplexité dont souffre l'occupant, le ministre marocain des Affaires étrangères n'a trouvé comme recours que de verser dans le mensonge et la tromperie". Plus encore, M. Ould Salek a révélé que M. Mezouar "a menti" en parlant du rôle de la mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental (Minurso) et en gardant le silence sur les "graves violations" des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. Selon lui, le ministre marocain a limité le rôle de la Minurso "à la supervision du cessez-le-feu, ignorant sa vocation principale, celle de l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination". M. Ould Salek a aussi reproché à son homologue marocain de dire qu'"il ne peut y avoir de négociation hors de l'initiative d'autonomie", alors que les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, conduites par l'ONU et basées sur les décisions du Conseil de sécurité, portent sur "une solution pacifique et mutuellement acceptable en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui". Poursuivant sa critique de "la politique mensongère marocaine", le chef de la diplomatie sahraouie a signalé que M. Mezouar prétend qu'il n'y aura pas de solution en dehors de la soi-disant "souveraineté marocaine sur les territoires du Sahara occidental", alors que la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Il a, en outre, indiqué qu'en réalité les déclarations de M. Mezouar visent à impliquer encore une fois l'Algérie dans ce conflit, qui oppose la RASD à l'occupant marocain. Dans ce cadre, il a livré les éléments essentiels du processus de décolonisation au Sahara occidental, mettant en avant notamment la signature en 1991, par le royaume chérifien, du plan de règlement avec le Front Polisario, la partie avec laquelle "il mène des négociations jusqu'à présent". Le Maroc, qui est en désaccord avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel, "a été pris de panique, suite à la nomination par l'Union africaine de Joaquim Chissano (...) comme envoyé spécial pour le Sahara occidental", a expliqué M. Ould Salek. Pour ce dernier, le choix porté par l'UA sur M. Chissano traduit "l'attachement de l'Afrique au processus de décolonisation de la dernière colonie du continent". H. A. /APS Nom Adresse email