La commune de Hammam Debagh, connue également sous le nom de Hammam Meskoutine, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Guelma, est comme chaque week-end prise d'assaut par les curistes et autres estivants pour son cadre naturel idyllique, et surtout pour ses eaux hyperthermales. Un rush plus important de touristes a été enregistré durant les vacances de printemps. Il est question de 30 000 à 40 000 touristes par week-end ensoleillé, avancent des sources de cette APC. Destination privilégiée des curistes de l'Est algérien, notamment pour les affections rhumatismales et de la peau, cette station thermale est fréquentée à longueur d'année. «Depuis de nombreuses années, je viens ici pour chauffer mes vieux os et mes articulations malades ! Mais les choses ont changé, nous n'avons plus le calme d'antan», nous déclare une Constantinoise d'un certain âge, incommodée par le nombre effrayant de véhicules et bus qui jalonnent les lieux. Et d'ajouter : «Il fut un temps où Hammam Meskoutine comptait plus de chambres d'hôtel et de bassins pour les curistes. Mais, aujourd'hui, il faut faire la queue pour prendre un bain, et encore, il faut voir si l'hygiène ne fait pas défaut.» Bien que ce sentiment soit partagé par de nombreux curistes, il n'en demeure pas moins que les touristes en herbe se plaisent dans cette cohue aux abords de la cascade pétrifiée ou sur l'aire «des noces des damnées», qui n'est autre qu'une multitude de geysers en forme de cônes, dont la légende et la superstition populaires sont connues de tous aujourd'hui. Ces hauts lieux du thermalisme datant de l'époque romaine et bien avant probablement ont vu la confirmation, en 1839, par le pharmacien Tripier, aide-major de l'armée coloniale française, de la présence des chlorures de sodium, de magnésium, de potassium, de calcium, des sulfates de chaux, de magnésie etc, dans ces eaux de sources. Des éléments chimiques prouvant les bonnes vertus des sources. Historique En 1872, un établissement en dur y a été construit par le génie militaire pour recevoir en dehors de ses malades les fonctionnaires et employés des différentes administrations de l'époque. Le docteur Louis Eugene Isidore Moreau, né en 1800 à Thuin (Belgique), décédé et enterré à Hammam Meskoutine en 1870, est considéré comme le père fondateur du thermalisme civil dans cette localité pour avoir imaginé de faire de Hammam Meskoutine un établissement thermal de premier ordre, à l'instar des plus somptueux d'Europe. Le docteur Ahmed Belaitar, médecin thermal dans cette même commune, a, dans un élan humanitaire et confraternel, procédé à la restauration du tombeau du docteur Moreau situé à deux pas de l'hôtel Chellala, localisé dans une grotte naturelle où il repose.