Le Mouvement démocratique et social (MDS) se dit foncièrement opposé aux positions exprimées par certains acteurs politiques sur leur souhait de voir le délai accordé aux terroristes pour se rendre prorogé dans le cadre de la loi sur la paix et la réconciliation. Toujours fidèle aux positions tranchées du regretté El Hachemi Cherif, ce parti a exprimé crûment ce qu'il pense de cette question dans un communiqué rendu public hier. Le MDS a ainsi dénoncé « ceux qui réclament la prorogation du délai accordé aux intégristes » et ceux (le MSP) qui demandent au président de la République, non pas de prolonger le délai, mais de prendre d'autres mesures. Des propositions qui ne cadrent pas avec les convictions politiques du parti de feu El Hachemi Cherif, qui, lui, assène sa volonté « d'éradiquer les dernières poches terroristes ». Et pour cause, pour le MDS, les familles des victimes qui ont été endeuillées par les actes barbares « assistent à ce triste déballage d'hypocrisie et d'encouragement au crime en se rappelant que l'immense majorité avait rejeté les dernières mesures en boycottant le référendum sur la paix et la réconciliation ». Le communiqué de ce parti souligne que le Pouvoir n'a cure de l'expression des Algériennes et des Algériens (...) et a imposé unilatéralement sa démarche. Aux yeux du Mouvement démocratique et social, les quelque 250 à 300 terroristes qui se sont rendus sont à peu près la moyenne des terroristes abattus chaque année depuis l'expiration de la concorde civile. Et de constater que le pouvoir devra admettre l'échec de sa politique réconciliatrice qui renvoie dos à dos les victimes et les bourreaux. Pour le MDS, les derniers appels à prolonger le délai de la charte traduisent à « empêcher qu'enfin ne s'engagent des opérations militaires décisives pour en finir avec le terrorisme islamiste ». Le MDS est convaincu que le retour définitif à la sécurité passe par « l'éradication des derniers foyers terroristes et donc la rupture avec le compromis sans cesse renouvelé pour assurer l'hégémonie des forces actuellement au pouvoir ». Aussi, ce parti estime que la porte de la paix en Algérie ne peut s'ouvrir qu'avec un « nouveau consensus national sur une base démocratique ». Un consensus qui devrait intervenir en aval de l'adoption d'une Constitution « qui consacre la défaite de l'islamisme » et d'une loi sur les partis qui interdise définitivement les organisations qui instrumentalisent la religion à des fins politiques.