Tous sont unanimes à demander la prorogation des délais d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. L'actualité politique nationale se limite, ces derniers temps, au débat entre les pour et les contre quant à la prorogation des délais d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Néanmoins, et au vu des différentes déclarations des partis politiques, un consensus semble se dégager. Bien avant que le chef de l'Etat ne tranche à ce sujet, conformément à l'article 47 de ladite Charte qui confère au président de la République le droit d'intervenir et de prendre, à tout moment, toutes mesures nécessaires pour la mise en oeuvre des dispositions de la Charte, tous sont unanimes à demander la prorogation des délais accordés aux terroristes pour se livrer à la justice. Cette sollicitude est justifiée, selon leurs communiqués par le fait que «la réconciliation nationale n'est pas une campagne saisonnière, mais la consécration d'une nouvelle culture politique de paix et de réconciliation» souligne Boudjerra Soltani, président du Mouvement de la société pour la paix, (MSP) à partir de Blida et que, soutenir «la réconciliation nationale est un choix stratégique que nous soutenons avec force puisque conforme à nos convictions». Soltani précise, en outre, que la réconciliation nationale «n'est pas une décision mais un processus qui ne saurait être limité dans le temps» plaidant, ainsi, «la prorogation» des délais de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale afin que «la porte de la repentance demeure ouverte à tous et apporte les résultats escomptés». De son côté, le secrétaire général du mouvement En Nahdha, Fateh Rebaï, a souligné, mercredi à Alger, que «la réconciliation nationale est un choix stratégique devant être érigé en culture et non en simples mesures et textes de loi». C'est pourquoi, il a appelé à la prolongation des délais de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale «jusqu'à rétablissement de la sécurité et de la stabilité, ainsi que la consécration de la réconciliation en culture alternative à la culture de la haine et de l'extrémisme». Un soutien réitéré par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) qui affirme: «La démarche du président de la République dont les positions sur les perspectives de la charte et la réconciliation sera celle du parti». Selon Ouyahia, les objectifs de cette Charte visent «ni plus ni moins à réconcilier les enfants du même pays, quitte à accueillir des repentis et leur ouvrir les portes après septembre, voire en décembre prochain». Tout en soutenant la réconciliation nationale, Ahmed Ouyahia appelle à la lutte contre le terrorisme. Pour le RND, le souci est «de ne pas revenir en arrière, c'est-à-dire aux années 1990 qui ont vu le début de la crise et de ne pas ouvrir les portes à ceux qui sont à l'origine de la crise». Le FLN, fidèle à ses positions, considère qu'il est important de «lever toute équivoque, en traitant avec précision tous les dossiers, y compris après la fin du délai de rigueur accordé dans le cadre de la loi sur la paix et la réconciliation nationale», selon Saïd Bouhadja, porte-parole du parti. Ainsi, la majorité des partis politiques, qu'ils soient de l'Alliance présidentielle ou non, relèvent la nécessité de proroger les délais d'application même si comme le précise Saïd Bouhadja, «la prorogation de ce délai relève des seules prérogatives du président de la République». De ce fait, entre le soutien de la majorité et les jacqueries des autres, le peuple qui a vécu la décennie noire n'est plus en mesure de subir une autre fois, les mêmes atrocités et peurs.