En dépit de l'existence d'une faille sismique dans la wilaya de Tipasa, de nombreux projets touristiques vont quand même voir le jour. La wilaya de Tipasa compte 22 zones d'expansion touristique (ZET) qui théoriquement s'étendent sur une superficie de 1950 ha. Encouragée par l'impuissance des autorités et l'arrogance des impunis, l'urbanisation anarchique avec son béton progresse vers la mer en rampant. La pollution fait des ravages sur la mer et dans les forêts. Le littoral de la wilaya de Tipasa, à l'instar du patrimoine forestier agonise face à cet acharnement. Les surfaces varient d'une ZET à une autre, entre 13 ha et 425 ha. Le littoral de la wilaya de Tipasa déjà vulnérable risque de voire son relief disparaître. Au même titre que 14 autres ZET, celle du Chenoua-Matarès, d'une superficie de 157 ha et qui relève de la commune de Tipasa, avait été déclarée par le décret n° 88-232 du 05 novembre 1988. Lors de la 1re session 2015 de l'APW de Tipasa qui s'est tenue jeudi dernier dans le calme total, les femmes architectes du bureau d'études de Batna avaient révélé l'existence d'une faille sismique sous le terrain de cette ZET durant leur exposé relatif à l'étude d'aménagement de la ZET Matarès-Chenoua. D'après les propos des architectes du BET de Batna, beaucoup de projets relatifs à l'investissement dans le secteur du tourisme devront voir le jour sur cette «ZAR» (Zone à risque), en dépit du fait de l'existence de la faille sismique sous le sol de cette ZET, d'un linéaire de 3,400 km environ. Le séisme est considéré comme étant le principal souci auquel est exposée la wilaya de Tipasa d'une manière générale, et la ZET Chenoua-Matarès en particulier. La wilaya de Tipasa est classée dans la zone 3 avec une sismicité élevée, cela signifie une zone en rouge, d'une part, et d'autre part le risque des inondations qui se produisent à Oued Nador qui traverse, faut-il le préciser, cette ZET. Autant de risques qui exigent, selon des observateurs, une prise de mesures en amont avant de s'aventurer sur un quelconque investissement. Malgré tous ces risques, le BET de Batna prévoit un investissement en mesure de créer 7000 lits grâce à la construction des hôtels. Peut-on parler sérieusement des opportunités et des atouts dans cette hypothèse ? Le chef de l'exécutif de la wilaya, Layadi Mostefa, est intervenu à l'issue de la présentation du projet d'aménagement de cette ZET : «J'exige un état des lieux précis avec une volumétrie ainsi que des statistiques sur les crues de l'Oued, dit-il. L'organisation de votre schéma doit tenir compte du dédoublement du CW 109, d'un aménagement avec tous les réseaux et les VRD, afin de proposer des lots réels aux investisseurs dans le secteur du tourisme. C'est à l'investisseur de choisir l'architecture de son projet en tenant compte du cahier des charges de la ZET.» Toutefois et selon des indiscrétions, le secteur de l'agriculture ne semble pas près d'abandonner ses 70 ha de terrain agricole au profit du tourisme. Malgré cela, chaque investisseur devra faire viser ses projets par le CGS (centre du génie sismique) et le CTC (centre technique de contrôle).