Ce grand village totalisant 5500 habitants relevant de la commune de Maâtkas, à 20 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, manque de tout. M. Amini Slimane, le président du comité de village, signalera plusieurs carences : «Nous disposons d'un réseau d'assainissement mais plusieurs habitations continuent encore d'utiliser des fosses septiques et à recourir au rejet à ciel ouvert. La plus grande menace nous vient essentiellement du lieu Ighzer Ughilas qui reçoit toutes les eaux usées d'une partie du chef-lieu et du village. Deux bassins de décantation ont été réalisés mais, comme ils ne sont pas entretenus, ils ont fini par déborder. Actuellement, les eaux usées coulent à ciel ouvert générant une pollution de l'environnement. Les vergers sont d'ailleurs abandonnés par leurs propriétaires». Sur un autre sujet, à savoir celui de l'eau potable, M. Amini déplorera : «L'eau est toujours rationnée et n'est servie qu'à raison de 2 ou 3 fois par semaine et en nocturne. En été, nous vivons parfois sans eau pendant plusieurs jours». Pour ce qui est de l'électricité, le président du comité signalera : «Notre village est alimenté par 4 petits transformateurs. Les chutes de tension sont récurrentes et les coupures fréquentes surtout aux heures de surconsommation. Nous avons aussi une cinquantaine d'habitations éparses qui ne sont pas encore raccordées». Concernant le gaz naturel, le réseau est pratiquement achevé mais la mise en gaz est bloquée depuis quatre ans à cause de l'opposition de villageois dans la commune de Souk El Tenine. En outre, le réseau routier «est dégradé dans sa globalité». Les différents travaux entrepris et les fuites du réseau de l'AEP ont été à l'origine de sa détérioration. Les pistes agricoles sont «impraticables». «Nos jeunes n'ont bénéficié ni de stade, ni d'une salle de sport», dira M. Amini, ajoutant que le village «ne dispose d'aucune unité de soins, aucun bureau de poste, ni antenne de mairie».