L'administration a cédé un terrain situé au Caroubier à l'entreprise ETRHB Haddad. Entre la gare routière Sogral et la station interwilayas, le terrain d'une superficie de 24 000 m2 serait destiné à la réalisation d'un hôtel haut standing, apprend-on auprès d'une source à la wilaya d'Alger. Versée dans un premier temps au patrimoine des Domaines, l'assiette a connu plusieurs propriétaires avant d'être affectée de nouveau aux Domaines publics. Le terrain a été cédé durant les années 1980 à un certain Soufi, qui y garait des camions. Ce dernier l'a revendu à Tonic Emballage, qui l'a hypothéqué. Après les problèmes judiciaires avec la banque BADR de Birkhadem, il a fini par revenir aux domaines publics en 2012. Les autorités locales de la wilaya déléguée de Hussein Dey ont voulu jeter leur dévolu sur le terrain en question, mais l'administration de la wilaya d'Alger a préféré le céder à un privé, en l'occurrence ETRHB Haddad. «Les services locaux voulaient réaliser deux sièges (daïra et APC). Des correspondances ont été adressées à la wilaya. Au bout d'un quatrième rappel, la wilaya déléguée de Hussein Dey a reçu un message cinglant selon lequel le terrain en question a été destiné à la réalisation d'un investissement touristique privé. Les demandeurs ont été informés verbalement que le terrain a été cédé à Haddad et qu'il ne sert à rien d'insister», informe-t-on. Contacté par El Watan, le PDG du groupe ETRHB, Ali Haddad, s'est contenté d'une simple réponse : «Je ne suis pas au courant.» Depuis la date de cession contestée par l'administration locale, rien n'a été réalisé sur l'assiette et l'investisseur en question n'a pas déposé de demande pour obtenir un permis de construire auprès de l'APC de Hussein Dey, qui voit filer ainsi un terrain desservi par deux grandes routes (autoroute de l'Est et RN5). La crainte de voir des étrangers construire des baraques est exprimée par les services de l'APC et de la wilaya déléguée. «Le terrain est certes clôturé, mais il arrive que des opérateurs de Sogral garent un camion en panne sur ce terrain. Par le passé, la wilaya déléguée a fait démolir par la police trois baraques construites par des intrus. On attend toujours cet hypothétique projet. Ce sera, s'il est concrétisé, le septième hôtel. A ce jour, 4 ont été achevés et sont exploités et 2 autres sont en cours de réalisation», signale une source à la wilaya déléguée. Hôtel contre équipements publics La valeur de l'assiette est inestimable dans une capitale où le foncier est rare. «Dans notre commune, le prix du mètre carré est de près de 25 millions de centimes. Les terrains sont rares, d'où la forte spéculation. Des assiettes ont été dégagées après les démolitions d'octobre dernier. Sur tout le territoire de la daïra, la wilaya a recensé au moins 8 assiettes importantes, appartenant à des particuliers, ou aux Domaines et à l'OPGI», indique un élu local sous le sceau de l'anonymat. En attendant, les administrateurs et les citoyens de la commune de Hussein Dey continuent de «jouer du coude» dans des bureaux étroits. Le siège de l'APC est situé au premier étage d'un immeuble occupé également par 65 locataires. Plusieurs sites ont été choisis, mais la wilaya n'en a validé aucun. Les élus ont réclamé dans un premier temps le vieux site des Moulins Narbonne. Construite en 1892, l'usine désaffectée, qui a appartenu à l'entreprise Eriad, a été cédée par le Conseil des participations de l'Etat (CPE) à la commune de Hussein Dey. Mais le projet du tramway a compliqué la réalisation d'un nouveau siège rue de Tripoli. «L'APC de Hussein Dey n'a pas de siège digne de ce nom. Elle occupe l'étage d'un bâtiment et ses employés se sentent à l'étroit. Le projet d'une annexe est inscrit et devrait être réalisé sur l'emplacement du parc communal. Le siège était prévu sur le terrain des Moulins, mais le projet est tombé à l'eau à cause des travaux du tramway. Le coût de l'opération de démolition et d'évacuation des gravats est estimé à près de 30 milliards. La proposition d'un équipement sur l'assiette de l'ancien immeuble des Sœurs Blanches (en face de la mosquée) a été rejetée. La wilaya déléguée l'a finalement pris pour son futur siège. Il reste l'assiette du garage de l'Etusa. Cette société, qui a bénéficié en échange d'un terrain à Réghaïa, n'a pas de titre de propriété sur l'espace qui appartient aux Domaines. C'est à cet endroit qu'il fallait réaliser les sièges de la commune et de la daïra», estime notre source.