Mohamed Chaib Draâ El Thani, conseiller au ministère, a expliqué que ce «projet de pacte de l'éthique et de la stabilité» sera soumis aux syndicats. Une commission chargée de la révision des statuts particuliers du personnel de l'éducation a été installée hier à Alger. Elle sera chargée de répondre aux attentes des travailleurs du secteur en apportant des «corrections» au texte amendé en 2008. Dix organisations syndicales y sont représentées. C'est un pas «important» pour régler le conflit syndicats-ministère autour des points de discorde. Pour les syndicats, «il s'agit d'une rencontre technique pour dégager le plan d'action, le calendrier des rencontres et les modalités de mise en application. J'espère que cette commission saura comment apporter les réparations nécessaires au statut en vigueur sans avoir à traîner en procédures», explique Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). L'installation de cette commission, qui intervient après plusieurs mouvements de protestation, est considérée comme un prélude à la signature d'un pacte pour la stabilité du secteur, que la ministre de l'Education nationale a abordé plusieurs fois sans parvenir à le lancer. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, Mohamed Chaib Draâ El Thani, conseiller au ministère, a expliqué que ce «projet de pacte de l'éthique et de la stabilité» sera soumis aux syndicats. Nouria Benghebrit a déjà exprimé le vœu de voir ce texte enrichi et adopté en vue de garantir le droit à l'éducation à l'enfant et le droit à la grève à l'enseignant. «L'enfant doit être au cœur du système éducatif», plaide M. Chaib Draâ El Thani, qui a précisé que la tutelle «travaille, dans un esprit de concertation, pour éviter le recours à la grève». Sur cette question, les syndicats considèrent que l'installation de la commission pour la révision du statut des personnels du secteur peut être considérée comme un signe de la concrétisation des promesses et accords avec la tutelle, juste avant la suspension de la grève que s'apprêtait à organiser la coordination des syndicats de l'éducation. A condition, précise M. Meriane, que les amendements à apporter concernent vraiment ce qui est demandé par les travailleurs. Des réserves Les choses évoluant donc positivement, à s'en référer au Conseil des lycées d'Algérie (CLA) se réjouissant de l'ouverture du dossier de la révision du statut, «à condition que les concertations soient sérieuses, sereines et visent à une issue réelle». Pour le pacte dont rêve la tutelle, le CLA sera signataire «si le texte ne porte pas atteinte aux libertés syndicales, notamment au droit de grève, et ne comporte aucune menace aux principes de l'école publique et à l'intégrité des enseignants et des élèves», précise Idir Achour, porte-parole de ce syndicat. Selon M. Chaib Draâ El Thani, la tutelle «n'a pas le temps de s'occuper des question pédagogiques» puisqu'elle «en passe beaucoup à régler des conflits sociaux». Rappelons que plusieurs mesures, qui devaient être concrétisées cette année, sont ajournées en raison des conséquences de la grève du Cnapeste de plus d'un mois en février et mars derniers. La fiche de synthèse qui devait entrer en vigueur pour la session du bac 2015 est remise à plus tard. De même que d'autres modalités d'évaluation à l'examen du baccalauréat. S'agissant des examens de la fin de l'année scolaire 2014/2015, le responsable a réitéré l'appel lancé récemment par la ministre invitant les élèves des classes de terminale à «ne pas déserter leurs établissements». Il a soutenu, dans ce sens, que «l'apprentissage a été toujours meilleur quand les élèves sont restés ensemble et en présence de leurs enseignants». L'intervenant a déclaré, à ce propos, que les lycées resteront ouverts «jusqu'à la tenue de l'examen pour que les élèves puissent se préparer ensemble et avec leurs enseignants», précisant qu'«une armada d'inspecteurs sera chargée de veiller sur la présence et l'assiduité des enseignants».