Le ministère du Commerce «a remis de l'ordre dans la boutique», estime M. Hamani, président de l'Association algérienne des producteurs de boissons (APAB), à propos de la suppression de la demande d'autorisation pour l'activité de commerce de gros des boissons alcoolisées. Dans une déclaration à El Watan, le patron de l'APAB rappelle que l'autorisation préalable pour exercer l'activité de vente en gros de boissons alcoolisées a été introduite de manière «illégale» par un des prédécesseurs de Amara Benyounès. Ce commerce est réglementé depuis des années. «La revente par les détaillants est toujours soumise à autorisation», a relevé M. Hamani, qui plaide pour une «levée de tous les amalgames et équivoques» concernant ce créneau commercial. «Il faut que les choses soient claires. M. Benyounès n'a fait que rétablir les choses dans leur cours normal. Maintenant, si des parties veulent que ce commerce soit soumis à régulation, l'Etat doit donner plus de moyens (administratifs)», souligne le président de l'APAB. Les débits de boissons, les restaurants où l'on sert des boissons alcoolisées et les bars sont toujours soumis à autorisation de la wilaya ou aux licences détenues par les moudjahidine. Pour rappel, le ministère du Commerce a saisi le Centre national du registre du commerce (CNRC) le 19 février dernier en précisant que «la commission de mise à jour de la nomenclature des activités économiques soumises à inscription au registre du commerce (…) a décidé de ne plus exiger l'autorisation préalable (…) pour l'exercice de l'activité de commerce de gros des boissons alcoolisées». Pour les professionnels du secteur, cette levée d'autorisation annule tout simplement l'instruction n°88 du 30 janvier 2006 faite sous Djaâboub (MSP). La consommation de boissons alcoolisées s'est stabilisée, ces dernières années, autour de deux millions d'hectolitres annuellement, selon l'APAB. La production est assurée par une dizaine d'opérateurs locaux, alors que 10% de la demande sont fournis par les importateurs. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) plaide pour le réexamen des activités soumises à autorisation. Dans certains créneaux, la délivrance d'autorisation d'exercice auprès de l'administration locale est entravée par des pratiques bureaucratiques. Des situations de monopole et des pressions sont ainsi créées. C'est le cas, par exemple, du créneau des salles des fêtes et des restaurants : «Les gérants de ces établissements se plaignent d'injustices et d'entraves», explique le porte-parole de l'UGCAA, M. Boulenouar, qui plaide pour «une révision des attributions du CNRC qui doivent être plus précises et ne laisser aucun pouvoir décisionnel à l'administration concernant la régulation du commerce».