La fatalité de la déstabilisation pèse, à l'évidence, sur l'Afrique. Le continent, depuis des décennies maintenant, est confronté au spectre des guerres civiles, mis à mal par les menaces de la sécession et en proie depuis quelques années au phénomène répétitif des enlèvements et de la prise d'otages. Parce qu'il s'étend aussi à des pays voisins de l'Algérie, ce phénomène appelle à une vision prospective de la situation dans une région hautement sensible. Il n'échappe à aucun observateur que les conflits attisés dans ces pays ne peuvent pas être le simple fait du hasard. Les immenses richesses du sous-sol, dans le Sahel, suscitent, en effet, de féroces convoitises. Les gisements d'uranium, de pétrole expliquent pour l'essentiel les tensions fortes qui secouent des pays qui entendent engager la bataille du développement et opérer une redistribution équitable du revenu national à des populations éprouvées par le dénuement et la récurrence des calamités naturelles. A cette évolution contrariée s'ajoute, à présent, l'irruption du péril intégriste, qui teste ses capacités de nuisance en s'attachant à en tirer un retentissement médiatique. L'internationale terroriste voudrait, sans doute, tirer avantage de l'immensité de territoires qui lui conféreraient une marge de mobilité et un moyen de pression sur les gouvernements locaux et la communauté internationale. Cela s'est déjà vu en maintes occasions. Il ne fait pas de doute, alors, que cette irruption de l'intégrisme, loin d'être spontanée, est provoquée par des lobbies dont l'intérêt réside dans le déclenchement de conflits durables qui compromettraient toute chance d'avancée pour l'Afrique au sud du Sahara. Le calcul sous-jacent étant que ces turbulences délibérément orchestrées aient des incidences sur tous les pays de la région et au-delà qu'elles atteignent une résonance internationale. Ces visées mortifères justifient pleinement, aujourd'hui, le contraste tragique qui fait que les peuples africains endurent les affres du sous-développement malgré le formidable potentiel que recèle le continent. La carte des turbulences qui agitent l'Afrique, et toute citation est superflue, parle à cet égard d'elle-même. Il faut simplement poser la question de savoir à qui profite cette stratégie de la déstabilisation permanente.