Le parti islamiste Nahda a sollicité, hier, à l'occasion d'une journée d'étude des cadres du parti, le président de la République pour prolonger le délai fixé pour la reddition des terroristes dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. « C'est notre position de principe et nous l'avons réitérée lors de notre rencontre, le 27 août, avec le chef du gouvernement », dira le secrétaire général de Nahda, Fatah Rabiai. En guise d'arguments, le parti avance qu'il est toujours un partisan de la réconciliation nationale. En outre, M. Rabiai estime que l'application de la charte était émaillée de « reports », de « retards » et même de « dépassements ». En tout cas, « il n'y a aucune contradiction dans le fait que l'Etat ouvre les portes du pardon tout en assumant son rôle de la protection des citoyens », affirme le SG de Nahda. Le parti se dit, également, favorable pour la révision de la Constitution de 1996 qui véhicule, ajoute-il, plusieurs carences. Selon M. Rabiai, le texte actuel n'a pas garanti la séparation des pouvoirs et des prérogatives d'une manière précise. Aussi, explique-t-il, la Constitution de 1996 a été élaborée dans un contexte de crise et de conjoncture particulière. Le parti souhaite que la nouvelle mouture préserve les constantes de la nation, consacre les libertés politiques, syndicales et d'expression. Dans ce sillage, Nahda plaide pour la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs. Abordant le volet socioéconomique, M. Rabiai appelle à la constitution d'un front national contre la corruption, en invitant à faire répercuter l'aisance financière du pays sur le niveau de vie de la population. Enregistrant avec satisfaction la « correction » de la loi sur les hydrocarbures, Nahda appelle à un contrôle rigoureux sur les revenus du pétrole.