Le processus engagé par le chef de l'Etat doit être mené à maturation afin de permettre le retour d'une paix sociale. Tout comme les marronniers produisent leurs meilleurs fruits comestibles et coriaces à l'automne, la politique de réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, tend également à donner ses meilleurs fruits au-delà des délais fixés par l'ordonnance portant mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale qui offrait aux terroristes un délai de six mois à compter de sa date de parution, le 27 février dernier, pour se livrer à la justice. En effet, l'ancien chef islamiste de l'organisation criminelle, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), Hassen Hattab, a décidé de déposer les armes et de bénéficier des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. La reddition de Hassen Hattab peut être citée comme «exemplaire» -en dépit de ses critiques à l'endroit de la Charte pour la paix qui avaient dérouté plus d'un- et la plus belle réussite de la réconciliation nationale dont le chef de l'Etat en avait fait son cheval de bataille. En effet, depuis 1999, le président Bouteflika a fait de la restauration de la paix son leitmotiv et son principal objectif. En dépit des jacasseries des inflexibles éradicateurs, le chef de l'Etat a tenu à mener à bon port son projet de paix sociale. Avec cette reddition, Hassen Hattab a, en fin de compte, compris qu'il ne devait nullement passer à côté d'une telle opportunité que lui offrait le président de la République. Certes, le chemin est encore long, mais il n'en demeure pas moins qu'avec le dépôt d'armes de Hassen Hattab, il est à espérer la reddition, dans les prochains jours, de plusieurs de ses acolytes qui sévissent encore dans les maquis. Aujourd'hui, les trois «non» de Hassen Hattab «ni dialogue, ni trêve, ni réconciliation avec les apostats» sont devenus de simples mots appartenant au passé. De ce fait, le débat engagé par les pour et les contre la prorogation des délais d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale devient caduc. C'est dans ce contexte que la demande des partis politiques de proroger les délais trouve tout son sens. En outre, cela démontre, à plus d'un titre, que le processus engagé par le chef de l'Etat doit être mené à maturation afin de permettre le retour de la paix, seule à même de mener à un développement économique durable. Aussi et en raison des résultats de plus en plus encourageants, plus de 300 terroristes auraient déposé les armes depuis la promulgation de la Charte, plusieurs partis politiques ne cessent de demander la prolongation des délais d'application de la Charte pour la paix. Aussi, il n'est pas interdit de voir le président de la République consentir à répondre favorablement à la demande des partis politiques et de la société civile en prorogeant le délai réglementaire d'autant comme l'a souligné Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, que «la rédemption n' a pas d'échéances». Néanmoins, un prolongement des délais ne signifie nullement une concession politique et encore moins une faiblesse de l'Etat devant la menace terroriste qui continue de frapper sporadiquement dans certaines régions. En conclusion, il est fort à parier que le président de la République annonce, dans les prochains jours, la prorogation des délais de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, accédant ainsi à une demande de la majorité de la classe politique.