Saïd Sadi l'un des animateurs du mouvement d'avril 1980, et Ali Yahia Abdennour, président d'honneur de la Ligue de défense des droits de l'homme ont animé, hier, à l'auditorium du campus universitaire de Tizi Ouzou, une conférence à l'occasion du 35e anniversaire du Printemps berbère. La dictature et la corruption n'ont pas pu empêcher l'humanisme, la solidarité et l'engagement des militants du Printemps berbère en 1980. Il s'agit d'un combat pacifique et populaire», a souligné Saïd Sadi, ex-président du RCD, animateur du MCB et détenu d'avril 1980, lors d'une conférence animée, hier, durant la matinée, à l'auditorium du campus universitaire de Hasnaoua, à Tizi Ouzou, à l'occasion des festivités de la célébration du 35e anniversaire du Printemps berbère. Le même conférencier a précisé également que les animateurs du MCB n'avaient jamais perdu contact, même dans la clandestinité, avec la base. «Exiger sa place dans la matrice nationale» C'est pour cela, a-t-il ajouté, que le pouvoir a été surpris par la mobilisation citoyenne qui s'est manifestée lors des événements d'avril 1980. «Quand j'ai rédigé l'appel à la grève, beaucoup de gens étaient contre. Effectivement, quand on est loin du terrain, on se trompe toujours. Il faut toujours garder le contact avec le citoyen», a-t-il évoqué avant d'ajouter que chaque génération à sa mission. Selon lui, l'Algérie de 1980 n'est pas celle de 2015. «Maintenant, on peut damer le pion aux médias du pouvoir, et ce, via internet. C'est pour cela qu'il faut toujours grader le contact avec le citoyen. Tamazight et la démocratie sont indissociables», a-t-il insisté. Sur un autre plan, Saïd Sadi a estimé que «le pouvoir a stérilisé la ressource de la Kabylie. La dictature du régime a décidé d'écraser notre région qui est le levier de toutes les conquêtes du pays. Cette région doit être protégée pour exiger sa place dans la matrice nationale», a-t-il soutenu. Par ailleurs, intervenant lors de la même conférence, Ali Yahia Abdennour, président d'honneur de la Ligue de défense des droits de l'homme, a rappelé la crise berbériste de 1949 qui est, selon lui, un repère historique important. Repère historique «Certains militants ont été assassinés comme Ouali Bennai et Amar Ould Hamouda qui avaient déjà soulevé la place de tamazight dans l'Algérie indépendante. Ils ont refusé l'intégration et l'assimilation», a-t-il expliqué avant de souligner la nécessité du pluralisme culturel et linguistique. «Notre langue est la richesse culturelle de l'Algérie», a-t-il fait remarquer devant une salle archicomble. Le même conférencier a, par ailleurs, estimé que la violence n'est pas la solution à la violence. Et pour étayer ses propos, il a affirmé que «pour éviter la violence, qui profite toujours au pouvoir, il faut trouver des solutions politiques». Il est utile de noter que dans l'après-midi, Ferhat Mhenni, président du GPK et ancien détenu d'avril 1980, devait intervenir, dans la même salle, en vidéoconférence.