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Petite histoire de la moustache dans la politique algérienne
Le laisser-aller pileux et sa portée politico-symbolique
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2015

La moustache est à la politique algérienne ce que le burnous est aux Aurès. Quelles en sont les portées politico-symboliques ? Tentatives de décryptage.
Y a-t-il une réelle différence entre la moustache batailleuse de Bouteflika, celle fournie et triomphante d'Ahmed Ouyahia, la moustache fine de Sellal, ou celle impeccablement taillée d'Ali Benflis ? Grand nombre de présidents et d'hommes politiques algériens ont arboré ces appendices pileux qui en disent long sur leur personnalité et leurs politiques.
Depuis la barbe de l'Emir Abdelkader jusqu'à celle de Messali Hadj, en passant par les moustaches de Larbi Ben M'hidi ou de Si El Houès, l'Histoire de l'Algérie a connu un grand nombre de figures historiques et pileuses.
Image du «père de la Nation»
Le fait que la moustache soit considérée comme un attribut de virilité n'est certainement pas la seule explication à ce qui peut être considéré comme un moyen de «marketing politique». Samir Hammal, enseignant à Sciences Po (Paris) et créateur d'un cours sur la mode et la politique «les habits du pouvoir», l'explique dans un texte intitulé «Le pouvoir du poil en politique». «Il y a toujours eu, dit le spécialiste, une corrélation entre la structure paternelle et la structure du pouvoir politique, car le père est la représentation primaire de l'autorité.
Les régimes politiques, qu'ils soient autoritaires ou non, ont donc cherché à exploiter cette figure paternelle». Il souligne, au passage, que «c'est un symbole de dignité chez les Grecs, les esclaves et les hommes déchus sont au contraire rasés pour stigmatiser leur indignité.» En dehors de Boumediène et Abdelaziz Bouteflika, gratifiés parfois du titre de «père de la nation», l'Algérie a aussi connu certaines figures marquantes ayant choisi de se raser la moustache.
Ahmed Ben Bella, qui représentait alors l'Algérie nouvelle, se montrait le visage glabre à son arrivée au pouvoir. Mohammed Boudiaf, bien qu'il ait porté la moustache dans sa jeunesse, est, lui aussi, arrivé imberbe le 16 janvier 1992 sur le tarmac de l'aéroport d'Alger pour diriger le Haut-Comité d'Etat. Abane Ramdane fait partie des grands historiques du FLN, dont la majeure partie des photos d'époque le représentent le visage sans poil.
Mais c'est le défunt Chadli Bendjedid qui s'est fait remarquer, en se rasant la moustache dès son accès à la magistrature suprême, suscitant quelques moqueries tant cela tranchait avec l'allure imposante de son prédécesseur. Certains observateurs feront remarquer que malgré un bilan économique épouvantable, Chadli Bendjedid avait été, avec Mouloud Hamrouche, Premier ministre au visage lisse, l'un des rares à avoir entamé une relative ouverture politique.
Y a-t-il un lien entre la fréquence du rasage et l'esprit d'ouverture ? En apparence, non. Mais selon les calculs du magazine électronique Slate, «sur les 19 chefs d'Etat autoritaires encore en activité répertoriés, 15 ont une moustache, soit une proportion surprenante de 79%».
«Un résultat élevé, commente le journaliste de Slate, qui, selon toute vraisemblance, dépasse la proportion de moustachus dans la population totale de la grande majorité des pays du globe. Ajoutez à cela 8 barbus, et vous obtenez le chiffre de 47,6% des dictateurs modernes qui sont fans de pilosité faciale».
La barbe révolutionnaire et la barbe islamique
Par ailleurs, la barbe s'est aussi imposée sur la scène politique algérienne. Elle avait, dans les années 1970, une connotation gauchisante : les grandes figures de la Révolution, de Fidel Castro à Che Guevara, en passant par les auteurs du «Manifeste du communisme», appréciaient le fait d'avoir la barbe au vent. Aujourd'hui, elle prend une couleur religieuse. Elle est courte et disciplinée pour les tenants du MSP, longue et moustaches rasées pour les partisans de la mouvance salafiste.
La barbe bien taillée confère aux enfants spirituels de Nahnah un air de sagesse, traduisant l'aspect modéré de l'islam qu'ils voudraient véhiculer. Celle des différents courants salafistes se veut le miroir de la pratique — plus radicale — de l'islam lui-même. Ils voudraient ainsi ressembler aux compagnons du prophète et s'inspirent du hadith dans lequel le prophète Mahomet affirmait : «Laissez-vous pousser la barbe abondamment et taillez-vous les moustaches.
Différenciez-vous ainsi des polythéistes». L'un dans l'autre, l'ambition est la même. La barbe est une manière de sortir du rang, disent les experts, affirmer sa différence, à l'exemple des hippies des années 1970 ou des hipsters, nouvelle tendance mode des années 2010.
Fracture entre orient et occident
Il est à signaler, par ailleurs, qu'une véritable fracture pileuse se creuse ainsi entre l'Orient et l'Occident. De François Hollande, Barack Obama ou David Cameron, les grandes figures du monde occidental affichent un visage glabre. Le Dr Allan Peterkin, auteur de l'ouvrage The Bearded Gentleman : The Style Guide to Shaving Face, explique : «Dans la vie politique américaine moderne, la pilosité faciale est considérée comme une faute de goût.
Aucun candidat sérieux à la présidentielle n'a porté de barbe ou de moustache depuis William Howard Taft, élu président des Etats-Unis de 1909 à 1913, avec une magnifique moustache, vestige de la conquête de l'Ouest.» Dans nos contrées, la moustache représente l'ordre et l'autorité, elle est aussi un élément fort de l'identité algérienne. De là à dire que tous les responsables politiques apprécient le port de cet attribut de virilité serait sans doute faux. La preuve ? Dans les rares photos connues de lui, le général Toufik n'arbore pas de moustache.


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