«Il n'y a pas lieu de s'interroger sur la position du parti, car la décision finale reviendra au peuple.» La question relative à la présidence honorifique du FLN attribuée au président de la République est revenue avec insistance lors de la conférence de presse animée par le n°1 du RND à l'issue du Conseil national. Il ressort de sa réponse que Ahmed Ouyahia n'y voit pas une entrave au fonctionnement de l'Alliance présidentielle. Pour lui, le chef de l'Etat «n'a jamais caché son appartenance à ce parti, avant et après l'indépendance. Que les militants de cette formation politique aient voulu l'honorer, je ne vois pas où est le mal». Il se félicite, au contraire, du succès du congrès du FLN et affirme que l'Alliance présidentielle s'en trouve renforcée. Sur l'autre question de l'heure, à savoir la proposition d'amnistie générale, «le concept d'amnistie n'est pas étranger à la pratique politique en Algérie», a soutenu le secrétaire général du RND. Ahmed Ouyahia argumente son propos par le fait que la loi sur la concorde civile que sa formation politique a soutenue, «contient une disposition d'amnistie». C'est dire donc que le RND est à l'aise sur la question, même s'il donne l'impression de ne pas vouloir plonger la tête la première dans une logique de slogan que son premier responsable semble réprouver. Plus encore, Ahmed Ouyahia insiste lourdement sur la paternité de cette initiative présidentielle, en affirmant qu'elle revient à la personne du chef de l'Etat. A ce titre, l'amnistie générale n'a pas besoin d'une quelconque promotion partisane, martèlera Ouyahia, en affichant sa conviction qu'une pareille loi «aura l'assentiment de la majorité du peuple algérien, sans qu'on ait à mener campagne». Convaincu que l'amnistie est une demande populaire, le secrétaire général du RND soutient que la société «qui en a assez des souffrances et des enterrements de ses enfants, aspire à un lendemain meilleur pour pouvoir vivre dans la quiétude et la sérénité». Pour ce qui concerne la position de la formation qu'il dirige, il dira qu'»il n'y a pas lieu de s'interroger sur la position du parti, car la décision finale reviendra au peuple, seul souverain». Dans son discours d'ouverture du Conseil national de son parti, Ahmed Ouyahia a évoqué avec insistance la nécessité de parachever la démarche de réconciliation nationale. Outre la dimension politico-juridique représentée par une loi d'amnistie, le n°1 du RND milite également pour donner un sens très large au concept de réconciliation nationale. Il a soutenu que cette démarche dont «le président Bouteflika en a fait son cheval de bataille lors de sa campagne électorale n'a pas besoin de campagne de sensibilisation car émanant d'une même conviction à savoir que le devenir du peuple est le même et qu'il doit se mobiliser autour d'un même objectif pour sortir de la crise». Faisant un constat positif de la situation du pays pour l'année écoulée, le secrétaire général du RND a énuméré les acquis sur les plans politique, économique et sécuritaire. «L'Algérie a gagné en stabilité politique avec l'élection présidentielle, la sécurité est revenue et le chômage est en baisse», dira-t-il pour soutenir un argumentaire assez optimiste. Sur la même lancée, il assure que «l'année 2005 démarre avec plus d'espoir de sortie de crise». Il se félicite, à ce propos, de la reprise du dialogue entre le gouvernement et les archs, affirmant, par ailleurs, lors de la conférence de presse, que son parti qui soutient l'initiative ne demande pas à y être associé. Dans le registre des satisfactions d'Ouyahia, l'on notera la position de l'Ugta, exprimée récemment, estimant que les privatisations étaient irréversibles, de même que la ratification en mars prochain par l'APN de l'accord d'association Algérie-Union européenne. Au plan de la lutte contre la criminalité en tout genre, le premier responsable du RND affiche sa conviction quant à la volonté de l'Etat de poursuivre son combat contre le terrorisme, la corruption, l'économie parallèle...etc. Sur la question du crime organisé, Ouyahia citera l'épisode de l'attentat à la bombe dans un cimetière à Blida, la veille de l'Aïd pour signifier la nécessité de la vigilance, car «si le terrorisme a reculé, il existe encore». En fait, tout le travail qui reste à accomplir participe, selon le chef du gouvernement, de l'oeuvre de réconciliation nationale, car en définitive, celle-ci doit aboutir à un mieux-être de la société. Aussi, recommande-t-il aux Algériens de revenir aux vertus du «travail et seulement le travail qui peut garantir le succès d'un pays», dira en substance, le secrétaire général du RND. Enfin, chose inédite, le n°1 du RND a annoncé son intention d'animer des meetings de soutien à la loi sur les hydrocarbures, texte au centre, ces derniers temps, d'une polémique entre le gouvernement et le partenaire social.