L'association sociale «Tahittost» du village Ihitoussène dans la commune de Bouzeguène, a vu le jour, ces dernières semaines. Elle s'est imposée dans l'activité villageoise comme une réelle alternative pour la redynamisation de la citoyenneté, la protection de l'environnement et la promotion du développement durable. Constituée de femmes travailleuses ou retraitées et de femmes au foyer, l'association a réussi, en quelques semaines, à réaliser un travail énorme en matière de protection de l'environnement. L'objectif de l'association est de promouvoir, défendre tout ce qui touche à l'environnement au niveau du village et pour la réhabilitation du patrimoine, notamment le tissage afin de lui redonner ses lettres de noblesse. L'association compte bien s'inscrire dans la durée et devenir un interlocuteur incontournable. La présidente de cette association a insisté sur la formation et la sensibilisation, sur l'importance de la préservation de l'environnement et à la dynamisation des actions sociales. Depuis quatre semaines, l'association a mené une guerre sans répit contre la prolifération des déchets. Des actions de volontariat ont été organisées chaque week-end pour le nettoyage des espaces limitrophes du village. Plusieurs tonnes de déchets ont été, en effet, rassemblées et incinérées, ceci alors que le village a mis en place, depuis quelques mois, un plan de tri partiel des déchets, notamment du plastique. Une deuxième initiative, à court terme, en faveur des élèves des classes d'examen, a été entamée le week-end dernier. Ces cours de soutien qui concerneront les matières d'enseignement jugées essentielles seront dispensées aux élèves. Enfin, dans le domaine social, des actions en faveur des nécessiteux seront capitalisées selon les besoins. A long terme, outre le métier de forgeage qui est l'apanage des hommes du village, l'association prévoit la réhabilitation d'un autre patrimoine ancestral dont le village détient le savoir-faire, le tissage. En effet, le tapis ancien d'Ihitoussène est fait à la main avec un textile traditionnel en plusieurs dimensions. La texture est dense avec des motifs inédits. C'est le tapis de Titem Tahittost, celle qui a réalisé le premier tapis aux multiples motifs, « l'Akhellal ». C'est Titem Tahittost qui, après son mariage à Aït Hichem, a transféré ce savoir-faire aux femmes de cette région de haute Kabylie. Le premier tissu qu'elle fit, imitait les longues bandes parallèles des labours des champs, ornés de losanges imbriqués de la peau de serpent, motifs repris par les femmes tisserandes des Ath yedjar à Bouzeguène et qu'elles appellent «Aabudh Buzrem».