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Une progression fulgurante en dépit des interdits
Consommation de boissons alcoolisées en Algérie
Publié dans El Watan le 27 - 04 - 2015

Les boissons alcoolisées constituent depuis l'indépendance un terrain privilégié de luttes politiques et idéologiques qui ne sont, certes, jamais parvenues à les prohiber, mais causeront tout de même de sérieux dommages à cette filière qui fut, jusqu'à la fin des années 60', une des plus prospères du pays.
Comme on a pu le constater, les pressions émanant aussi bien de l'administration publique que de certains lobbies politico-religieux se sont exacerbées tout au long de ces dix dernières années, acculant ainsi certains opérateurs de la filière dans leurs derniers retranchements.
Alors qu'aux premières années de l'indépendance les griefs des autorités politiques et religieuses étaient braqués sur les vignobles et les caves qui furent, on s'en souvient, en grande partie arrachés ou détruits, ce sont les débits de boisons (bars, hôtels et restaurants) qui sont depuis quelques années dans le collimateur de certains fonctionnaires, hommes politiques et autres objecteurs de conscience qui, curieusement, ne s'offusquent pas de l'usage des stupéfiants qui a créé un véritable problème de santé publique de par l'ampleur qu'il a prise ces dernières années en Algérie.
Slon les estimations de l'association nationale des producteurs de boissons, un peu plus de 1400 bars auraient été fermés sur injonctions administratives et la casse ne serait pas près de s'arrêter si on se réfère aux nombreuses mises en demeure adressées aussi bien aux tenanciers de bars qu'aux grossistes. Si rien n'est fait pour refréner cette tendance, le commerce légal des boissons alcoolisées a de bonnes chances de disparaître à plus ou moins brève échéance, pour se redéployer, comme cela a commencé à se faire, sur le marché informel où la demande explose.
La fermeture massive de bars et les restrictions à la liberté de conscience qui se sont exacerbées ces toutes dernières années ont, en effet, poussé marchands et consommateurs d'alcool à se déployer dans l'informel.
Il faut savoir qu'en dépit du climat anxiogène suscité par les fermetures administratives de nombreux bars, les attaques récurrentes de débits de boissons et les discours religieux de plus en plus violents, la consommation de boissons alcoolisées ne s'est jamais aussi bien portée. Selon les chiffres de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), la consommation annuelle de bières avait atteint, en 2013, 4,4 litres par habitant et 1,4 litre pour ce qui est du vin. Quant au marché national des boissons alcoolisées, il était, selon cette même source, estimé en 2014 à 1,8 million d'hectolitres pour les bières et, environ 700 000 hectolitres pour les vins.
De récentes statistiques établies par les Douanes (CNIS) font par ailleurs état d'un véritable boom des importations de boissons alcoolisées. Selon ces chiffres, l'importation de bières a représenté, à elle seule, environ 82 millions de dollars en 2014, alors qu'elle n'était que de 52,7 millions de dollars en 2012, soit une augmentation jamais égalée d'environ 43%.
Ces données statistiques constituent un indicateur précis de la fulgurante progression de la consommation d'alcool en Algérie. Les prêches incendiaires, le tapage médiatique fait autour de cette filière par certains organes de presse, les prix exagérément élevés des boissons alcoolisées, les fermetures massives de bars ne sont, à l'évidence, jamais parvenus à inverser cette bien amère tendance.
Les pressions politico-religieuses exercées tout au long de ces dix dernières années sur les autorités politiques furent, en effet, si fortes qu'elles ont souvent contraints ministres et walis à transgresser la légalité en promulguant, au gré de leurs affinités partisanes ou personnelles, des lois incohérentes et contradictoires.
On l'a tout récemment constaté avec la promulgation, par l'actuel ministre du commerce d'obédience laïque, d'un décret supprimant l'obligation d'autorisation administrative pour l'exercice du commerce de gros des boissons alcoolisées que son prédécesseur, appartenant à la mouvance islamique, avait illégalement imposée quelques années auparavant. Sans doute sous l'effet des pressions de lobbies islamistes, le Premier ministre se dépêchera d'annuler ce décret consacrant ainsi aux yeux de ce courant politico-religieux la faiblesse du pouvoir actuel.
Au regard du poids considérable qu'a pris ce courant dans la société algérienne, il est fort à craindre que la filière des boissons alcoolisées continue, sans doute encore plus que par le passé, à subir des pressions récurrentes qui finiront par décourager la plupart des opérateurs concernés et pousser les autres à se redéployer dans l'informel. Les dégâts causés à cette activité sont déjà largement perceptibles à travers la prolifération de débits de boissons clandestins qui prive l'Etat d'une importante manne fiscale.
Sans jamais parvenir comme ils l'avaient souhaité à prohiber la consommation de boissons alcoolisées qui n'a, en réalité, fait qu'augmenter au gré du temps, les ordonnateurs de la réglementation restrictive ne sont parvenus, au bout du compte, qu'à priver l'Etat de ressources fiscales non négligeables, polluer l'environnement mais, plus grave encore, contribuer à l'émergence de dangereuses mafias locales. L'Etat aurait tout à gagner s'il consentait à considérer une bonne fois pour toutes la production et le commerce des boissons alcoolisées comme des activités économiques à part entière et totalement déconnectées des sphères politiques et religieuses.
Si les lobbies islamistes sont dans leur rôle en œuvrant à l'interdiction de la consommation d'alcool (comme le font d'autres organisations religieuses sous d'autres cieux), l'Etat a, par contre, le devoir de protéger les opérateurs économiques quels qu'ils soient des malveillances d'où qu'elles viennent et quelle que soit l'obédience de leurs auteurs. Mieux encore, l'article 37 de la Constitution algérienne lui fait obligation de garantir aux producteurs de boissons alcoolisées régis, comme on le sait par le code de commerce, la liberté de commerce et d'industrie.


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