L a résolution, coparrainée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, a été adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil. Ainsi, tel que voté, le texte n'intègre pas la revendication sahraouie qui consiste à élargir le mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme. La résolution encourage le Maroc et le Front Polisario à négocier, «de manière plus intensive», une solution à ce conflit et améliorer les droits de l'homme dans le territoire. Le texte «souligne l'importance d'améliorer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental et encourage les parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles» en ce sens. Le Maroc s'est engagé à soutenir la médiation de Christopher Ross, l'émissaire personnel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, après lui avoir un temps retiré sa confiance en 2012, l'accusant de «partialité». De son côté, le Polisario a promis de «coopérer» avec l'ONU. «Statu quo» Par ailleurs, dans une longue note d'information intitulée «40 ans d'exil, les réfugiés sahraouis abandonnés par la communauté internationale», citée hier par l'APS, l'organisation Oxfam International a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU et la communauté internationale à œuvrer à la résolution du conflit sahraoui actuellement confiné dans une «impasse». «Le Conseil de sécurité doit redonner un nouvel élan au processus de négociation afin de surmonter l'impasse actuelle, en reconnaissant publiquement que le statu quo n'est pas une option. Cet élan devra mener à une entente sur le contenu d'une possible solution, ainsi que sur les moyens d'atteindre l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental», a indiqué cette organisation non gouvernementale (ONG). Pour Oxfam International, l'ONU doit «démontrer une volonté politique de parvenir à une solution durable conforme au droit international», estimant que les «actions de ses membres doivent être guidées par les engagements pris envers le peuple sahraoui plutôt que par leurs intérêts nationaux». Il leur est recommandé de «compléter les consultations à huis clos au sein du Conseil de sécurité par des réunions d'information publiques, et ce, au moins une fois par an. Ces réunions devraient inclure les présentations de l'envoyé personnel et du représentant spécial du secrétaire général». Concernant la Minurso, l'ONG a appelé à ce qu'elle remplisse les fonctions de maintien de la paix, incluant la «surveillance, l'évaluation et la communication» sur l'évolution de la situation dans les territoires occupés sahraouis par le Maroc. Remontant à la genèse du processus de règlement du conflit, depuis le cessez-le feu observé en 1991, elle a fait état d'«un statu quo dans la durée». Le Conseil de sécurité «a systématiquement échoué à apporter un cadre clair dans les négociations politiques ralentissant toute avancée vers la tenue d'un référendum au Sahara occidental». Etat de fait qui a «entaché la crédibilité du Conseil de sécurité sur ce dossier et a contribué à la poursuite de l'impasse». Pour cette ONG, la communauté internationale a fait un pas «en arrière» en renvoyant, en 2007, la responsabilité du règlement du conflit aux deux parties, alors qu'il était basé sur des plans onusiens. Oxfam s'est dite «inquiète» de voir la communauté internationale «accepter» cette situation avec ce constat que les Nations unies «souffrent d'un manque de soutien» de pays comme les Etats unis, la France, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Russie. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental a été annexé en 1975 par le Maroc. Le Front Polisario réclame l'indépendance du territoire à travers un référendum d'autodétermination, alors que le Maroc offre une autonomie sous sa souveraineté. La Minurso est la seule mission de maintien de la paix sans un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Sous son mandat actuel, qui arrive à échéance le 30 avril, la Minurso est essentiellement chargée de surveiller un cessez-le-feu conclu en 1991.