A la demande de Cheikh Mohammad Bin Rashid Al Maktoum, souverain de Dubaï et vice-président des Emirats arabes unis, le métro de Dubaï, qui accueille chaque année des millions de passagers, fait l'objet d'une vaste entreprise artistique qui prévoit notamment la transformation de six stations en musées. Ce projet comporte aussi l'habillage des rames de métro. La première a été décorée par les créations photographiques du prince héritier, Cheikh Hamdan Bin Mohammed Bin Rashid Al Maktoum, par ailleurs président du Conseil exécutif de Dubaï. Trois autres voitures de métro ont été confiées à des artistes arabes d'envergure internationale : l'Emirati Abdul Qader Al Raïs, le Syrien Safwan Dahoul, et l'Algérien Rachid Koraïchi. Celui-ci a travaillé sur une des rames de la ligne Rouge du métro de Dubaï, introduisant dans cet univers les éléments du patrimoine algérien réinterprétés selon sa démarche contemporaine. Dans son concept, il est parti de l'idée que Dubaï est «un pays de désert dont les buildings ont remplacé le sable». De là, il a retenu un métro «couleur de dunes, comme tatoué (khat ermel, traits de sable)». Il affirme encore : «Les portes sont marquées par des signes-personnages entourés de lauriers et les mains ouvertes en symbole de paix avec, chacune en son centre, un œil ouvert en protection contre le mauvais œil». L'artiste s'est attaché à concevoir des talismans différents entre chaque soufflet de wagon et même le toit de la rame est travaillé car, s'agissant d'un métro de surface, il est visible des immeubles et hôtels qu'il longe sur tout son trajet. La création de Rachid Koraïchi a été très appréciée des usagers du métro, comme de tous ceux qui peuvent contempler son œuvre des rues ou des immeubles. Le projet a été inscrit dans la saison actuelle Dubaï Art et vise, selon un responsable de cet événement, «à rapprocher l'art de la communauté et à mettre en évidence l'âme culturelle de notre ville». Pendant ce temps, le métro d'Alger demeure désespérément impersonnel…