La saga de la création de la Cinémathèque algérienne» est le titre donné à une exposition et à un cycle cinématographique qui seront organisés à partir du 10 mai et jusqu'au 10 juillet 2015 au Musée national d'art moderne d'Alger (MaMa) et à la Cinémathèque algérienne, située au 26, rue Larbi Ben M'hidi, en plein cœur de la capitale. «Il y a beaucoup d'inédits dans cette exposition riche en photos, en affiches de films et en écrits», a précisé Lyès Semiane, directeur du Centre algérien de cinématographie (CAC), lors d'une conférence de presse organisée hier à la Cinémathèque. Le vernissage de l'exposition aura lieu samedi 9 mai à 18h avec la présentation d'un catalogue de 180 pages contenant des textes racontant l'histoire de la Cinémathèque algérienne. «L'idée de la création de la Cinémathèque est née au sein du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) dans les années 1950. A l'époque, M'hamed Yazid était ministre de l'Information, Mahieddine Moussaoui coordonnateur de la cellule «images et son» aux côtés de Jacques Charby — qui a réalisé le premier film algérien, Une si jeune paix, en 1963. Des milliers d'images ont été stockées, certaines ont été publiées par de grandes revues à l'époque. Il y a eu aussi beaucoup de films tournés par des Algériens et des étrangers. Tout cela devait donner lieu à un centre audiovisuel. «C'était l'idée de Mahieddine Moussaoui. Les films ont été transférés par le GPRA. Mais durant l'été 1962, les archives ont été dispersées. La salle Le Club (rue Ben M'hidi) a été choisie pour abriter le Musée du cinéma. Ahmed Hocine fut le premier directeur de ce Musée», a détaillé Ahmed Bedjaoui, commissaire général de la manifestation. La Cinémathèque algérienne a été créée le 23 janvier 1965. L'expo-cinéma narre «l'âge d'or» de cette institution culturelle dans les années 1960. Une période marquée par la présence de cinéastes tels que Youcef Chahine, Nicolas Rey ou Sembène Ousmane. Des projections de films sont programmées à partir du 10 mai avec quatre séances par jour sur plusieurs thématiques : le cinéma au maquis, à l'aube du cinéma algérien ; la Cinémathèque accompagne la naissance du cinéma algérien indépendant ; les coproductions ; les plus grands films du cinéma mondial. Lyès Meziani, scénographe de l'exposition et photographe, a annoncé qu'un film peu connu du public sera projeté, La Voix du peuple, de Djamel Chanderli et Mohamed Lakhdar Hamina (1961). Parmi les films qui seront également projetés, Z de Costa Gavras (qui sera présent à Alger), Soleil noir de Denys De la Patellière, Trois Pistolets contre César de Peri Enzo, Les Hors-la-loi de Tewfik Farès, L'Aube des damnés d'Ahmed Rachedi, J'ai huit ans de Karl Gass et Le Vent des Aurès de Mohamed Lakhdar Hamina. Lyès Meziani a plaidé pour la conservation du patrimoine filmique et iconographique national : «Les documents sont éparpillés partout. Il nous a été difficile de rassembler certaines archives, détenues parfois par des collectionneurs. Certains particuliers ont accepté de nous donner ce qu'il possède comme films. Des images inédites seront exposées au Mama. Nous avons ramené certaines affiches de l'étranger.» Ahmed Bedjaoui a indiqué qu'un travail est entrepris actuellement pour reconstituer la mémoire de la Cinémathèque algérienne.