« La célébration du cinquantième anniversaire de la cinémathèque algérienne est grand événement cinématographique international. On travaille dessus depuis le mois de juillet 2014. La préparation s'est faite difficilement mais on avance petit à petit. A cette cérémonie, plusieurs personnalités prendront part à l'instar des réalisateurs et des directeurs de cinémathèques à travers le monde, comme Costa Gavras, président de la Cinémathèque française, Gian Luca Farinelli, directeur de la Cinémathèque de Bologne, les directeurs des cinémathèques de Barcelone, Portugal et d'autres », indique Lyès Semiane, directeur du Centre algérien de la cinématographie. Ce même responsable nous informe de la réception prochaine de trois salles : « Actuellement, nous avons 10 salles fonctionnelles. Nous comptons réceptionner, d'ici le 31 mars prochain, les salles de Annaba, Batna et de Constantine ». « Une si jeune paix » de Jacques Charby, un long métrage réalisé en 1964, le premier de l'Algérie indépendante, ouvrira cette cérémonie. Ce film aborde la rivalité entre deux bandes d'enfants marqués par les séquelles de la guerre, une guerre qui n'a épargné personne. Lorsque Jacques Charby rentre en France en 1966, il était accompagné de Mustapha Belaïd, l'un des acteurs principaux et aussi l'un de ces enfants orphelins mutilés. Comédien et militant anticolonialiste, Jacques Charby s'est éteint en 2006 à l'âgé de 77 ans.` Au second jour, le public aura droit à la projection du dernier film algérien, à savoir « El Wahrani » (l'Oranais) de Lyès Salem. D'une durée de 120 min, ce film relate le parcours de deux amis, compagnons de lutte, qui se retrouvent à la fin de la guerre. Le public aura droit d'ici le 31 décembre prochain à des cycles de cinéma africain, russe..., des expositions de photographie assurées par Ahmed Bedjaoui au Bastion 23, une série d'hommages (René Vautier, Francesco Rossi, Youcef Sahraoui, Ahmed Lallem,...), un débat autour des coproductions et naturellement des projections régulières de films à Alger et à travers toutes les salles de la Cinémathèque algérienne existantes dans le pays. Créée le 23 janvier 1965, la Cinémathèque algérienne a atteint son rythme de croisière. Réduite au début à une salle de projection à la rue Larbi Ben M'hidi à Alger, elle a joué plutôt le rôle d'un « gros ciné-club » et non d'une cinémathèque. Aujourd'hui, elle remplit toutes les conditions fixées par la Fiaf (Fédération internationale des archives du Film) qui sont celles d'une authentique cinémathèque : elle récupère, rassemble, conserve et protège les films. La Cinémathèque algérienne représente aujourd'hui le lieu incontournable pour toutes les recherches sur les cinématographies arabe et africaine.