Un important renfort militaire a fait mouvement dans la soirée d'hier vers Adekar dans un vrombissement de véhicules impressionnant de l'ANP. Destination : le massif boisé de la région. Objectif : traquer les auteurs de l'embuscade meurtrière de la veille qui a fait au moins quatre morts parmi les éléments de la BMPJ d'Adekar et cinq blessés, dont deux civils. Un attentat qui lève le voile sur la ténacité de la menace terroriste mise à exécution à peine quatre jours plus tôt, et pour la première fois dans cette ville d'El Kseur, où deux policiers et un civil ont été tués dans une fusillade. Avant-hier, la récidive terroriste a eu lieu pas loin du territoire de la commune d'El Kseur, à 15 km au nord au lieudit Thelmat à une dizaine de kilomètres d'Adekar, et sur la RN12. Deux véhicules 4x4 de la BMPJ d'Adekar, en partance d'El Kseur vers les coups de 18h, ont sauté sur deux bombes actionnées à distance dans l'intervalle de deux virages à une encablure du pont qui mène vers Adekar. Selon une source proche des services de sécurité, la première bombe a propulsé, dans sa déflagration, le premier véhicule quelques mètres plus loin dans un vol plané, qui a limité les dégâts, pour retomber sur la route alors que le suivant a été touché de plein fouet par une deuxième explosion tuant du coup ses quatre occupants. Selon une source au niveau de l'hôpital d'Amizour où ont été transférés les quatre victimes, leurs corps étaient criblés de balles et mutilés. Les assaillants semblent avoir eu le temps d'agir en empêchant les policiers occupant le premier véhicule d'intervenir sous les feux nourris de deux fusils-mitrailleurs à partir des deux côtés de la route. Cinq blessés ont été évacués vers l'hôpital de Sidi Aïch, dont font partie au moins deux civils, des occupants d'un véhicule de passage par l'endroit au moment de l'embuscade. D'autres usagers de cette route ont eu le temps de fuir à bord de leurs véhicules. L'accrochage qui s'en est suivi a duré une bonne partie de la nuit, rapportent des riverains. Les assaillants ont réussi à prendre la fuite. Leur présence a été, à plusieurs fois, vérifiée à travers des incursions où des attentats, dont ceux meurtriers, de l'autre côté de la forêt de Béni Ksila, à Oued Dass et Tighremt en 2004. L'hypothèse d'un guet-apens préparé pour la veille est évoquée avec la supposition que son avortement n'a été possible que parce que la brigade de la BMPJ a emprunté ce jour-là une autre route, celle de Tifra en l'occurrence. L'offensive opérée par les forces de l'ANP depuis quelques jours contre les foyers du GSPC, en Kabylie, a tout l'air d'être l'élément déclencheur de ces frappes terroristes en un intervalle de temps réduit pour tenter de desserrer l'étau militaire. A commencer par l'attentat de mardi dernier dans la ville d'El Kseur, dont c'est là le premier du genre dans la wilaya après celui survenu au plus fort de la décennie noire dans la ville d'Akbou et ayant coûté la vie à six policiers. Pourquoi El Kseur ? Parmi les spécialistes du dossier sécuritaire, certains y voient une réponse aux propos du chef du gouvernement qui y est venu louer les vertus de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le GSPC veut prouver son intacte capacité de nuisance.