Est-ce le syndrome sécuritaire qui pousse les agents de sécurité à devenir les gardiens de la morale ou les agents de sécurité qui profitent du besoin de sécurité pour occuper des fonctions qui ne sont pas les leurs, à l'image des policiers imams qui veillent sur les mœurs au lieu de guetter les infractions au code pénal ? La question se pose doublement, à Alger, une étudiante vient d'être interdite de passer son examen parce que l'agent de sécurité a trouvé sa jupe trop courte, outrepassant ses droits, devenant directeur de l'école à la place du directeur, qui lui, a préféré garder le silence. Quelques jours avant, à Orléans, en France, une lycéenne a été chassée de son école parce qu'elle portait une jupe trop longue, vue par le directeur comme une tenue islamique ostentatoire. Dans les deux cas, il s'agit bien de stupidité d'un côté et de deux Algériennes de l'autre, aux jupes trop ou pas assez courtes. Mais à l'échelle de l'humanité, quelle est la bonne longueur ? Tout dépend, et la période estivale arrivant avec ses dévoilements de peaux, il faut rappeler qu'aux Etats-Unis dans les années 1920, des fonctionnaires de la mairie faisaient le tour des plages pour mesurer à l'aide de règles la longueur des maillots des femmes pour vérifier si elle était conforme, la loi définissant une longueur exacte à ne pas dépasser sous peine d'amende. Les temps changent comme les jupes et l'on peut imaginer toute la difficulté d'une Algérienne vivant entre Alger et Paris ou entre toutes autres villes du Sud et du Nord, qui devrait en permanence réajuster sa jupe en fonction du pays. Coincée dans l'espace-temps, passant de la cheville à la cuisse et du mollet au genou. Triste à constater, pendant que les défis, du Nord et du Sud, n'ont jamais été aussi urgents, on s'inquiète encore de la longueur des jupes. Comme un homme à l'agonie qui se demanderait s'il faut mourir en short ou en jogging.