La galerie des ateliers Bouffées d'Art propose, à compter d'aujourd'hui, la première édition du Salon du Jeune Talent. Ils seront dix : Djamel Agagnia, Yasser Ameur, Sedik Bentrikly, Mejda Benchabane, Kamel Benchemakh, Salah Bara, Mohamed Boucetta, Sofiane Dey, Adlane Samet et Djamel Zennir. Leurs parcours comme leurs expressions se caractérisent par la diversité, indiquant que ce salon ne vise pas à souligner une tendance plutôt qu'une autre. Lors de l'expo «Picturie Générale 2» à l'école Artissimo, Djamel Agagnia avait défrayé la chronique avec ses «Homo Glutus» déclinés en une quarantaine de peintures et sculptures, allégorie grinçante de la gloutonnerie, dénonciation dure mais drôle de la suprématie alimentaire sur les vertus de l'esprit. Yasser Ameur, licencié en design, enseigne cette matière à l'Ecole régionale des Beaux-arts de Mostaganem. En 2012, à la biennale d'art contemporain d'Oran, il s'était distingué par ses personnages surréalistes jaunes composés sur des pages de journaux. Après ses études d'art à Constantine, puis à l'Ecole supérieure d'Alger (2004). Pour sa part autodidacte, Ahmed Salah Bara a exposé pour la première fois en 1994 au Club culturel de l'Université de Annaba où il étudiait la biologie animale. Cet enfant de Sedrata, près de Souk Ahras, s'est versé dans une sorte de réinterprétation joyeuse de l'orientalisme avec comme des accents de Matisse. Ses odalisques plus ou moins modernes aux yeux cernés de bleu s'imbriquent dans des scènes colorées. Il réussit à plaire mais se cherche encore, passionnément, et s'il se trouve, il saura rayonner. Comme son compagnon d'exposition, Mohamed Boucetta, est lui aussi passionné par l'orientalisme qu'il pratique selon un mode impressionniste, très figuratif et proche des influences d'origine. Un talent indéniable, une pâte certaine, un beau sens des couleurs mais cette volonté de faire de la peinture une carte postale nostalgique, décalée, risque de gêner son évolution. Notre attention se portera enfin sur Adlane Samet dont le court mais dense parcours artistique a révélé un talent affirmé et un univers créatif original déjà remarqué ici et à l'étranger. Sorti également de l'Ecole des Beaux-arts d'Alger, il sait déjà domestiquer ses influences pour exprimer un style qui ne peut qu'évoluer encore, pour peu qu'il garde la tête sur les épaules et ne bride pas la liberté de son geste pictural. Faute d'éléments, nous ne parlerons pas des autres mais nous vous invitons à aller découvrir tous ces dix jeunes artistes dans un Salon, certes limité aux moyens et espaces de Bouffées d'Art, mais qui a le mérite d'être une belle initiative appelée, nous l'espérons, à prospérer. Samedi 16 mai 2015 à partir de 15h. Jusqu'au 13 juin. Résidence Sahraoui. Les Deux Bassins. Ben Aknoun. Alger.