Les écrans de fumée issus de l'incinération des ordures ménagères constituent un danger sur la santé des habitants de la ville de Chelghoum Laïd. Plus grave encore, ils accentuent les effets nocifs de la pollution urbaine, à l'origine de plusieurs maladies. Pas moins de 90.000 habitants de la commune de Chelghoum Laïd (la première concentration urbaine au niveau de toute la wilaya de Mila), ajoutés aux 16.000 âmes de la cité Boukarana, sont confrontés depuis plus d'une vingtaine d'années à un véritable danger de santé publique induit, principalement, par une pollution effrénée. A ce dernier fléau, s'incruste la problématique de la densité du trafic infernal sur la RN5 qui passe au beau milieu de la ville. Domiciliée presqu'à équidistance entre Chelghoum Laïd et l'annexe administrative dénommée Boukarana, la décharge publique n'en finit pas d'asphyxier les riverains. Des nuages et des relents nocifs de fumée dégagés par l'incinération de tonnes d'ordures ménagères, envahissent, au gré des vents soufflants, ces deux localités. Et comme il est médicalement établi que les pics de pollution sont la cause de maladies et d'aggravation de l'asthme, l'on ne peut que conclure que les riverains sont exposés à un immense péril. Des sources médicales affirment que l'asthme qui est une maladie multifactorielle, fait l'objet d'intenses recherches chez des pays réputés développés, comme les USA et la France. Chez nous, l'on est, selon une étude faite à Alger, en 1990, à une prévalence de l'ordre de 3 à 5%. Ainsi donc, le redoutable fléau de la pollution qui développe en plus de l'asthme, les Broncho-pneumopathies chroniques obstructives, (BPCO), est banalisé à l'excès. A en croire des diagnostics médicaux, les sources de pollution ou, «polluants incriminés», sont le NO2, le SO2 (dioxyde), le monoxyde d'azote (NO), l'ozone, le plomb, les particules et les poussières «sédimentables». Le déversement sauvage de près de 25 à 30 tonnes d'ordures/jour (estimation de l'APC faite vers l'année 2000) de déchets domestiques à l'air libre sans aucune étude d'impact, ainsi que la densité des écrans de fumée qui plombent l'atmosphère, sont tout autant des facteurs polluants, dont on ne semble pas en mesurer les retombées. Le trafic infernal sur la RN5 qui passe par le centre-ville et qui enregistre le passage de 18.000 à 20.000 véhicules/jour (tous types de véhicules confondus), en dit long sur l'ampleur des nuisances qui menacent la santé des riverains. Et pour clore ce terrifiant chapitre des maladies causées par la pollution, plusieurs médecins-spécialistes affirment que «près de 60% des consultations médicales sont liées à la maladie de l'asthme et aux affections pulmonaires».