Les maladies non transmissibles, principalement les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète sont les premières causes de mortalité dans le monde. On estime, selon l'OMS, qu'elles provoquent chaque année 36 millions de décès, soit 63% de l'ensemble des décès à l'échelle mondiale. Or, ces maladies peuvent être évitées par l'élimination des facteurs de risque que ces pathologies ont en commun, à savoir essentiellement le tabagisme, une mauvaise alimentation, l'hypertension et la sédentarité. La lutte contre ces facteurs de risque passe essentiellement par des actions de prévention consacrée par des stratégies de lutte intégrée. Une approche dans laquelle l'Algérie s'inscrit, à l'instar des autres pays du monde. Elle est même consacrée dans l'avant-projet de la loi relatif à la santé examiné la semaine dernière par le gouvernement. Ainsi, le lancement, jeudi dernier, de la clinique mobile initiée par les laboratoires Sanofi aventis en partenariat avec le ministère de la Santé à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'hypertension s'inscrit dans cette logique. L'objectif principal de cette opération est la sensibilisation et le dépistage de l'hypertension artérielle et des pathologies associées telles que le diabète, la rétinopathie diabétique, le pied diabétique et autres. Placée sous le thème : «Le chemin de la prévention : mettons du cœur pour la santé et le bien-être», cette opération a été inaugurée par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à Riadh El Feth où la clinique mobile est installée jusqu'à la fin du mois en cours. «Une opportunité pour les citoyens de la circonscription d'Alger-Centre pour se faire dépister, découvrir les complications de la maladie, recevoir des conseils et orientations de la part d'une équipe médicale et paramédicale spécialisée», a-t-il souligné et de préciser qu'une vingtaine de médecins généralistes, 4 cardiologues, 8 spécialistes en médecine interne et 4 ophtalmologistes de différents établissements hospitalo-universitaires d'Alger ont été mobilisés pour cette opération. Le ministre a, par ailleurs, mis l'accent sur le programme national de lutte contre les Maladies non transmissibles (MNT), y compris la HTA. Il a profité de cette occasion pour annoncer le lancement du plan national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risque commun des MNT et la promulgation du décret exécutif portant création du comité national multisectoriel chargé de la coordination et du suivi de ce plan. Pour Amel Makhloufi, chargée des maladies chroniques et des projets stratégiques de Sanofi Aventis, cette opération a pour but de sensibiliser le grand public sur les dangers de ces maladies, à savoir l'hypertension, le diabète et surtout leurs complications. «Comme il est aussi important à travers cette clinique mobile d'aller vers les citoyens dans les régions les plus éloignées, elle a été conçue pour les besoins de ces citoyens», a-t-elle souligné. Cette clinique mobile est dotée d'une plateforme web, et un dossier électronique des patients dépistés est automatiquement établi. Ce dossier est envoyé à travers le réseau internet directement à la structure de proximité pour la prise en charge des patients. «Notre objectif est que les personnes dépistées soient prises en charge. Car faire un dépistage sans un suivi par la suite cela ne sert à rien», a t-elle encore souligné et de préciser qu'au niveau de cette clinique, trois consultations spécialisées (cardiologie, ophtalmologie, diabétologie avec des examens spécifiques sont assurées après une première consultation chez le médecin généraliste et un complément d'examens biologiques (glycémie capillaire, prise de tension, Hb1c, etc.). Après une semaine de dépistage et de sensibilisation à Alger-Centre (du 14 et 21 mai), la clinique mobile entamera son périple pour s'installer pendant une semaine à Zéralda, puis à Rouiba, avant de se diriger vers les villes de l'Est, de l'ouest et du Sud du pays. La clinique séjournera donc durant trois mois dans chaque wilaya et touchera quatre communes pour une période d'une semaine dans chaque localité. Mme Makhloufi s'est félicitée de l'acquisition par l'Algérie de «cette clinique mobile avec un matériel de dernière génération et qui a une durée de vie de plus de 20 ans». A noter que les critères d'accès à ce dépistage ont été fixés. Ne sont concernées que les personnes âgées de plus de 35 ans avec un facteur de risque, antécédents familiaux, etc.