Pendant que les premiers travaux de terrassement pour la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara ont été entamés, il y a tout juste quelques jours, les jeunes chômeurs se sont, à leur tour, lancés dans une course au trésor pour tenter de décrocher un poste d'emploi dans cette usine. Site d'illusion ou terre promise des chômeurs, cette usine est en train de nourrir les espoirs les plus improbables des chômeurs dans toute la wilaya de Jijel, notamment dans la commune d'El Milia, où la priorité de recrutement est donnée aux sans emplois de cette région. Les ouïes-dires sont également au rendez-vous pour affirmer que telle ou telle personne a déjà été recrutée. Au bâtiment multiservice de la rue du 20 août, dans la ville d'El Milia, où se trouve le siège local des bureaux de l'ANEM, les «sans qualification professionnelle» représente la part la plus importante des postulants actuels. «Ils veulent tous être recrutés comme chauffeurs ou agents de sécurité», déplore-t-on. Chaque matin, ils sont des dizaines de personnes, filles et garçons, diplômés ou pas, à venir encombrer la porte d'entrée des bureaux de l'ANEM.Tous partagent le même espoir. Celui de triompher d'un poste d'emploi dans cette usine. A l'intérieur des bureaux, les agents s'affairent à mettre au point les dossiers qui se comptent par milliers. Le responsable de l'agence est sollicité de toute part. Il semble être dépassé par l'ampleur des sollicitations dont il fait l'objet. Et pourtant, les postes tant désirés s'octroient au compte-gouttes. Le complexe de Bellara sera-t-il la solution miracle au désarroi de ces chômeurs ? Si les diplômés dans certaines spécialités ont plus de chance d'être recrutés, les autres catégories de chômeurs risquent bien de déchanter. Selon des sources au fait de ces recrutements, la main d'ouvre locale est loin de répondre aux critères requis pour des postes de spécialité. «Il est impossible de trouver des postes pour tout ce beau monde qui n'a ni diplôme, ni qualification professionnelle», indique-t-on d'une manière catégorique.