Dans un mouvement de protestation générale, les médecins résidents sur le territoire national se sont entendus, hier, pour hausser le ton et dénoncer plusieurs points pénalisant leur cursus. Brandissant des banderoles où sont écrits des slogans tels que «Métier formidable, formation fort minable», ou encore «Loi bâclée, avenir en danger», une centaine de protestataires adhérents du Syndicat national des médecins résidents algériens, se sont regroupés à l'hôpital Mustapha d'Alger. «Si nous avons appelé à tenir ce sit-in, c'est pour attirer l'attention des hautes autorités de l'Etat quant au malaise dans lequel nous poursuivons notre formation médicale», déclare un des protestataires. D'après ce jeune médecin, les raisons majeures de ce mouvement de colère sont en premier lieu la formation pédagogique en médecine qui s'avère incomplète et carrément obsolète. «Nous demandons une mise à jour des données pédagogiques durant les années de résidanat. En plus de la refonte de tout le système pédagogique, nous demandons l'abrogation de l'arrêté n°709 gelé après les protestations de 2011. Cet arrêté revient cette année en force pour nous soumettre à des examens sanctionnant la fin de chaque année», continue-t-il. Sur la lancée, une autre jeune résidente en chirurgie générale explique que le véritable problème ne réside pas dans le fait de passer des examens, mais plutôt dans l'absence de support pédagogique, ce qui plonge ces jeunes médecins dans le flou total. «En plus, tout notre travail au sein de nos services ainsi que nos participations aux congrès et à la recherche scientifique ne sont pas comptabilisés, s'emporte-t-elle. Nous avons l'impression de revenir des années en arrière, au temps de notre externat, mais en l'absence de support et d'orientation pédagogiques». Les résidents en colère veulent être évalués avec justesse selon des objectifs pédagogiques qui devraient être définis au début de l'année par les comités pédagogiques nationaux de chaque spécialité dans le cadre d'une stratégie d'enseignement prédéfinie. D'après ces jeunes protestataires, cette stratégie n'a jamais été élaborée et les résidents jamais mis au courant des objectifs qu'ils doivent atteindre pour passer cet examen à la fin de l'année. «Nos responsables ont omis d'appliquer une bonne partie de ce fameux arrêté, de nous assurer une véritable formation médicale actualisée et reconnue dans le monde et ne pensent qu'aux sanctions». Par la même occasion, ils demandent la réactualisation des carnets de résidanat et leur adaptation à chaque spécialité. Le Syndicat national des médecins résidents algériens ne compte pas tenir des sit-in, mais prévoit de boycotter le fameux examen le sanctionnant. «C'est de notre formation que dépend la santé dans le pays. Tant que nos revendications ne sont pas prises en considération, nous ne brandirons pas le drapeau blanc», ont-ils conclu.