Nouvelle défection à l'APC de Constantine. Abdelmalek Benhamouda, élu FLN et délégué du secteur de Ziadia vient de jeter l'éponge, en adressant sa démission au Président de l'APC, Seifeddine Rihani. La démission datée du 18 mai, charge le maire de Constantine et lui impute les raisons de cette décision. «Je vous adresse ma démission pour un paquet de raisons, notamment vos abus et les menaces permanentes à mon égard de me dessaisir du poste de délégué à cause de mon refus de céder à votre demande de me dresser contre le parti (FLN, ndlr) et ses principes.» Benhamouda dénonce aussi «le chantage exercé sur moi pour choisir entre vous et un autre élu, un ami que vous avez révoqué auparavant. Et enfin, la minimisation persistante de mon travail en tant que délégué de secteur. Vous avez ignoré toutes mes sollicitations, notamment écrites, ce qui a conduit à la marginalisation totale du secteur.» Et pour plus de détails sur ce dernier point, El Watan donne la parole dans son édition de demain, au désormais ex-délégué de secteur. Cette démission intervient dix jours après celle de Tayeb Layachi, un autre élu FLN, président de la commission des finances à l'APC ; démission qu'il a justifié par des raisons politiques. Il vient gonfler les rangs des dissidents qui se désolidarisent de Rihani et ce qu'il représente, aussi bien au sein du FLN que dans le milieu des affaires à Constantine. Lors de la réunion de préparation du congrès du FLN, tenue le 2 mai dernier, le nombre des élus APC ayant pris part à la rencontre, bravant le mot d'ordre de boycott lancé par Rihani, était supérieur à la moitié du totale de 18 élus FLN, d'où une majorité qui, logiquement, pourrait permettre au parti de récupérer la présidence de l'APC. Ses jours sont-ils comptés ? Mais la politique selon la version 2.0 des partis participants dans les assemblées est faite d'impostures qui défient les canons enseignés à science-Po. Paradoxalement, Rihani trouve aujourd'hui des soutiens au sein des autres partis siégeant à l'APC, notamment dans le RND, le PT, le MPA et même chez l'AAV islamiste. Rihani, dont le bilan municipal positif est aussi vide qu'une page blanche, bénéficie d'une solidarité extra partisane motivée par des motifs liés à des intérêts étroits. Rihani ne pèse presque rien au FLN d'aujourd'hui, d'ailleurs, son adhésion ne tient plus à rien puisque organiquement il ne fait plus parti du FLN. Son poids, il le tire de certaines alliances qui peuvent paraître parfois, contre nature, mais qui se justifient donc par la religion des affaires. Rihani a été parachuté maire de Constantine par Dris Meghraoui, ancien mouhafedh du FLN, et petit homme d'affaires constantinois. Les raisons de ce choix avaient été soulevées à l'époque par El Watan en disant que Rihani, employé de la société de Meghraoui, était venu servir son employeur avec l'argent du contribuable. Une année après, l'affaire des 32 villas de Boudjenana éclate et confirme nos soupçons. Il a fait l'objet de deux enquêtes policières, suite à des plaintes déposées par des élus de l'assemblée, enquêtes dont les conclusions se trouvent entre les mains du Procureur et attendent de passer devant le tribunal. De plus en plus fragilisé au sein de l'APC et du FLN, Rihani a, pour le moins, bénéficié de longs sursis, notamment de la part du wali. Hocine Ouadah n'a curieusement pas ordonné à son inspecteur général d'ouvrir des enquêtes, comme il est de coutume dans ce cas-là. La lenteur de la justice à transférer les dossiers des enquêtes policières devant le tribunal pose d'autres questions. Rihani est-il protégé? Et par qui ?