La chanteuse arabo-andalouse, Meriem Beldi, vient de gratifier les mélomanes d'un quatrième album intitulé La nouba zidane, sorti aux éditions Papidou. Installée en France depuis 2004, Meriem Beldi est spécialisée dans le chant andalou depuis quelques années déjà. Elle a basculé dans l'univers de la musique andalouse alors qu'elle avait juste cinq ans. Ce sont ses précieux parents qui l'ont initiée à cette musique savante. Elle se souvient qu'elle a assisté à un concert de musique arabo-andalouse à l'âge de six ans avec sa mère, sous la direction du chef d'orchestre constantinois Farid Bensensa. Le destin a voulu que ce monsieur soit son chef d'orchestre quelques années plus tard. Actuellement, Farid Bensensa est le chef d'orchestre d'El Mossilia située à Paris, à Saint-Denis. près avoir suivi une formation de plusieurs années au niveau de l'association El Mossilia, elle décide d'intégrer l'association El Sendoussia sous la houlette du chef d'orchestre Noureddine Saoudi. Elle participe en 1998 à l'exposition universelle de Lisbonne, au Portugal. Ses maîtres incontestés sont Sid Ahmed Serri, le regretté Sid Ali Benmerabet, Farid Bensensa et Nassereddine Benmerabet. Ainsi, après neuf ans d'absence de la scène artistique — vie de famille oblige —, Meriem Beldi revient sous les feux des projecteurs avec un troisième opus riche de treize chansons, interprétées selon les mouvements traditionnels de la nouba. Parmi les langoureux titres chantés, on retrouve, entre autres, Ahaba Qalbi (inqilab zidane), Bi dimam el hawa (msedar), Ya ma abdaou (b'taïhi), Mata nastarihou (derdj), Qoum y a nadim (insiraf). L'album en question contient un istikhbar intitulé Wa Mim Qalou, peignant la beauté ineffable du jardin d'un palais royal de l'Alhambra, à Grenade, en Andalousie. Jamais chanté auparavant, ce poème est signé par Ibn Zamrak. Ce grand poète est devenu vizir du roi, à l'époque de l'Andalousie médiévale. La nouba zidane se targue également de contenir des déclamations faites par Meriem Beldi. En effet, l'intro est constituée d'une moitié istikhbar et d'une seconde moitié de déclamations. Meriem Beldi signale que «cela n'a jamais été fait dans un enregistrement de nouba jusqu'à présent. Il y a aussi le jeu. On entend les subtilités de chaque instrument. Il y a un jeu qui est différent en sachant que j'ai gardé bien sûr la nouba telle qu'elle est. J'aime innover, apporter ma touche personnelle, sans pour autant penser à moderniser la musique andalouse. Je l'ai personnalisée par mon interprétation, sachant que chaque voix est différente. On ne peut pas moderniser une nouba. On ne peut pas y toucher. Je l'ai laissée telle qu'elle est. La seule particularité, comme je l'ai dit, c'est l'istikhbar que j'ai rajouté et une déclamation».