L'hôpital psychiatrique Mahmoud Belamri de Djebel El Ouahch de Constantine continue de faire l'objet de moult accusations. Le personnel médical, l'administration ainsi que les travailleurs reçoivent depuis un certain temps les charges de personnes anonymes ainsi que celles d'un cadre toujours en fonction. La direction de l'hôpital, la tutelle, le wali et le ministère restent les destinataires de nombreuses lettres de dénonciation exigeant l'ouverture immédiate d'une enquête. Cependant et pour ramener les choses à leur juste mesure, les syndicalistes de l'hôpital ont fortement réagi lors d'une conférence de presse organisée, lundi dernier, et ce à la suite d'un article publié par un journal relatif à des accusations incriminant le personnel médical de l'hôpital. L'article qui a suscité le courroux des syndicalistes révèle à l'opinion, sur la base de déclarations faites au journal, que des infirmiers s'adonnent à la consommation de psychotropes, se shootant au Rivotril avant de se mettre à se bagarrer, et qu'ils sont coupables de sévices sexuels sur des patientes. Le personnel de l'hôpital se voit également accusé de détournements de fonds ; le recrutement et les nominations du personnel vacataire sont remis en cause. Les responsables du Snapap, au niveau aussi bien du centre hospitalier que du bureau de wilaya, rejettent avec force ces accusations qu'ils disent sans fondement aucun. Ils se déclarent « outrés » par les faits rapportés, portant atteinte « à des travailleurs, pères de familles, qui se voient aujourd'hui salis et traités comme de simple malfrats ». Les syndicalistes se disent « prêts à recourir à la justice et porter l'affaire devant les tribunaux ». Nous apprenons également qu'une pétition condamnant les déclarations outrageantes et ces accusations circule parmi les travailleurs de l'hôpital. Contacté, le directeur de cet établissement hospitalier s'est déclaré offusqué et scandalisé par « ces pratiques viles et abjectes » et invite les détracteurs à « présenter à la justice les preuves de leurs allégations sinon de se taire et de ne pas tenter de souiller des travailleurs honorables ». Il déclare en outre être disposé à recevoir une commission d'enquête et à lui fournir toutes les informations ou documents pouvant servir à élucider cette affaire. Il compte de son côté déposer plainte contre les personnes qui sont derrière ces attaques et mettre un terme à un calvaire qui n'a que trop duré. Pour sa part, le médecin-chef, Mme D. Debbih déplore et regrette de telles pratiques qui viennent entacher insidieusement et sans preuve la réputation de personnes mais surtout d'un lieu reconnu pour le travail consciencieusement accompli et incommensurable au vu des moyens qui lui sont alloués. « Cette malheureuse affaire, ajoute le médecin-chef, occulte en réalité les véritables problèmes que rencontre l'hôpital psychiatrique et partant ceux de la santé mentale. Il serait donc vain de taire ces questions très importantes et de vouloir médiatiser les médisances et autres ragots. »