Les travailleurs de l'entreprise nationale des produits de l'électrochimie (ENPEC) de Sougueur sont en grève depuis dimanche pour «exiger des éclaircissements quant au partenariat conclu avec les Qataris non sans exiger le départ de leur directeur, accusé de précipiter la faillite de cette entité publique» dont certains cadres sont devant la justice pour des contrats jugés douteux. Une grève suivie à près de 80%, selon une source syndicale. Estimé à 38 millions de dinars, le déficit de l'ENPEC Sougueur n'a pas connu un fléchissement en dépit des efforts déployés par les travailleurs et certains cadres intègres et compétents. Les protestataires voudraient voir «la commission de prévention mise en place, aménager la plate-forme de l'unité et augmenter les salaires». L'ENPEC qui produit des batteries reste, selon des sources locales, une entreprise économiquement fiable en dépit d'un management décrié. En plus d'un partenariat étranger aux contours imprécis, l'entreprise a acquis des équipements non conformes, ce qui a valu la mise sous contrôle judiciaire de sept cadres. Le préjudice causé dans cette affaire serait de l'ordre de 130 millions de dinars. Selon la même source, les grévistes ont mal réagi à une compression menée par l'actuelle direction. Une compression sélective qui n'a pas suscité l'approbation de la majorité des cadres et du syndicat. Les grévistes décidés à en découdre font appel à leur tutelle pour ouvrir une enquête. Le patron de l'ENPEC réfute certaines allégations et indique que «le partenariat avec les étrangers permettra à l'entreprise de se développer et qu'aucune compression n'a été décidée contrairement à ce qui est propagé».