Le nouveau rapport sur le Sahara Occidental, que le secrétaire général des Nations unies doit soumettre au Conseil de sécurité dans les prochaines semaines, est attendu avec beaucoup d'intérêt. Il comportera comme le veut une certaine tradition établie depuis 1991, le propre rapport de mission de l'envoyé spécial de Kofi Annan pour le Sahara Occidental, actuellement dans la région du Maghreb. La tournée de Peter Van Walsum a commencé par le Maroc, une des parties en conflit, l'autre étant le Front Polisario. Et lors de sa première étape, l'émissaire onusien a eu à s'exprimer sur le plan marocain d'autonomie, que le Front Polisario rejette de manière catégorique. Et sans tenir compte de cette opposition, l'émissaire onusien a affirmé que le plan marocain ne pouvait résoudre le conflit « tout d'un coup », jugeant toutefois positif qu'un tel projet existe. Et cela même si son sort semble scellé, car le plan marocain ne vise rien d'autre que la perpétuation de l'occupation du Sahara Occidental, et la reconnaissance d'un fait accompli colonial. Mais l'ancien diplomate néerlandais ne dit pas tout, laissant probablement l'essentiel de ses conclusions à Kofi Annan avec cette précision du « tout d'un coup ». « Je crois qu'il est important de connaître les propositions du Maroc, appuyées par le gouvernement au sujet de cette question », a-t-il ajouté. M. Walsum a eu des entretiens mardi à Rabat avec le premier ministre Driss Jettou, les représentants des partis politiques et le nouveau venu sur la scène présenté comme le président des notables sahraouis pro-Marocains, Khelli Henna Ould Errachid qui croit pouvoir aménager une troisième voie en tout point semblable à la position marocaine avancée en octobre 2000, mais en vain, pour avoir été mise en échec. C'est-à-dire le rattachement. Une nouvelle bataille s'annonce pour les prochaines semaines. A cette date, et plus précisément à l'occasion du prochain débat sur la Sahara Occidental en octobre au sein du Conseil de sécurité, le Maroc présentera à l'ONU son projet d'autonomie pour le Sahara Occidental, avait indiqué le 27 août M. Ould Errachid, dans un entretien à la télévision AI Jazeera. Mais rien n'est sûr, un premier rendez-vous ayant été fixé par le Maroc au tout début de cette année, sans jamais pouvoir le respecter, car Rabat doit tout tenir compte de ses propres contradictions, puisque la procédure appelée à être suivie est tortueuse, et surtout pleine de risques, que Rabat n'entend pas courir. Ce projet consiste dans la mise sur pied d'une « large autonomie » pour le Sahara Occidental, dans le cadre de la souveraineté marocaine. Les détails de ce projet, qui font l'objet de discussions entre le palais royal et la classe politique, n'ont pas encore été officiellement annoncés. Et rien ne dit qu'ils le soient effectivement.