«Au Centre Anti Cancer de Annaba nous avons uniquement cinq oncologues. Pour une meilleure prise en charge de nos malades, il nous faut au minimum dix spécialistes». Telle est l'estimation du professeur Lankar, le directeur général du centre hospitalo-universitaire (CHU) d'Annaba, exprimée au journal El Watan quelques jours après la dernière visite à Annaba de Abdelmalek Boudiaf, le ministre de la santé et de la réforme hospitalière qui a promis de revenir dans 21 jours pour l'inauguration du CAC après le démarrage de la radiothérapie. «Les médecins spécialistes et paramédicaux affectés à ce centre sont actuellement en formation avec le fournisseur des équipements pour assurer une bonne maitrise des appareils lors de démarrage de la radiothérapie», assure le même responsable qui veille inlassablement sur cette nouvelle structure dont les services sont très attendus par les centaines de cancéreux de la région de Annaba. Son attention est également orientée vers l'autre nouveau service, celui des urgences médicales de Frantz Fanon. D'une capacité d'accueil de 34 lis, cette infrastructure médicale a d'ores et déjà réceptionné son pavillon de neuraux cérébraux vasculaire avec de grandes chambres à 7 lits chacune. «Nous allons disposer d'une unité de neuraux vasculaire moderne au grand bonheur de nos patients hypertendus dont les proches doivent les ramener, en cas d'AVC, dans les 3 heures qui suivent au maximum» insiste le Pr Lankar. Et de confier : «Notre objectif se base sur le développement du service des urgences médicales où sera déplacé le SAMU des urgences de l'hôpital IBN SINA au même titre que le service de l'hémodialyse, très exigu pour les insuffisants rénaux chroniques. Malheureusement l'enveloppe financière de 3,5 Milliards de dinar, octroyée par le ministère de tutelle n'est pas à la hauteur de nos ambitions. Elle demeure insuffisante par rapport à nos estimations qui sont de l'ordre de 8,5 Milliards de dinars. Nous avons saisi officiellement le ministère de tutelle de cette insuffisance, en vain. Le nouveau service des urgences de Frantz Fanon ne sera jamais achevé avec une telle enveloppe financière». LA MATERNITE SATUREE A ce problème de finance qui menace l'achèvement du nouveau service des urgences médicales, il faut ajouter l'intraitable problème de la maternité du même CHU. En effet, ce service d'envergure régionale enregistre 18 000 nouvelles naissances par année dont seules 40% des mères résident à Annaba. «A l'instar des urgences chirurgicales, le service de génécologie obstétrique et maternité sont saturés à longueur d'année. Avec 18 000 accouchements par année, nous sommes sur la première marche du podium au niveau national. Ce service est très convoité sur le plan local et régional. Les évacuations régulières depuis les autres wilayas telles El Tarf, Tébessa, Souk-Ahras et Guelma complique notre mission et pèse sur la qualité du service. Des mères qui viennent des autres wilayas pour des accouchements simples et complication nous ne pouvons pas les refuser même si leurs médecins traitants sont dans le tort» se plaint le responsable. Et pour expliquer ce phénomène, il abonde : «Dans ces wilayas, il y a une défaillance dans la prise en charge médicale. Ce qui est légitime pour les mères de penser être sécurisées au CHU de Annaba. Pour éviter cette anarchie, les comportements doivent changer. Notre service ne doit être sollicité que pour les grossesses à haut risque (GHR) dont le cas doit être orienté par le médecin spécialiste depuis la wilaya de résidence».