Le service de maternité du CHU Ibn Rochd continue de recevoir, à son corps défendant, les parturientes non seulement de la majorité des communes de la wilaya, mais aussi beaucoup d'autres en provenance des 24 communes d'El-Tarf, Guelma, Skikda et Souk-Ahras. C'est donc une moyenne de 150 femmes par jour qui accouchent dans ce service qui ne possède pas les équipements suffisants pour une telle affluence. En effet, Il suffit que les médecins perçoivent une petite difficulté qui pourrait survenir lors de l'accouchement, pour qu'ils ordonnent le transfert des parturientes vers le CHU de Annaba, qui subit ainsi une énorme pression, si bien qu'il n'est pas rare de voir deux, voire trois patientes dans un seul lit, ou couchées à même le sol sur une couverture avec leurs bébés, ce qui ne pourrait se concevoir à l'orée du troisième millénaire. La direction de la santé de la wilaya d'Annaba ne s'est jamais penchée sur ce problème crucial, pour trouver une solution, qui passerait par l'équipement adéquat en personnel qualifié et en matériel des services de maternité dans les autres hôpitaux de la wilaya, afin de desserrer l'étau sur la maternité centrale. Cette grave lacune porte un grand préjudice au service en question qui doit, très souvent, opérer dans l'urgence. Exemple édifiant, donné par le service d'état civil de la mairie, il y a 20 jours, une mère qui devait accoucher de jumeaux, a été délivrée d'un premier bébé, à l'hôpital de Aïn Berda mais pour le second, on l'a transféré sur le CHU de Annaba. Elle a fait ainsi, entre deux accouchements, plus d'une heure de route, et le bébé est décédé, tandis qu'elle a échappé de justesse à une mort certaine. Hafiza M.