Lors de la célébration de la Journée mondiale de la sage- femme, l'association Malaïkat Errahmane a organisé une rencontre réunissant plus de 300 sages-femmes. Des conférences et des communications, se rapportant au métier de la sage-femme, ont été assurées par des médecins spécialistes et des sages-femmes. Les thèmes étaient variés : « Les hôpitaux, amis des bébés », « Les unités kangourous », « Le quotidien de la sage-femme, son rôle dans la prise en charge des GHR (grossesses à hauts risques) ainsi que « Le diabète gestationnel », « La ménopause », « Le cancer du col de l'utérus » et « La contraception ». Une exposition sur l'allaitement maternel et le dépistage du cancer du sein a été mise sur pied ainsi qu'une rencontre-débat « à cœur ouvert ». « Le rôle de la sage-femme est avant tout la protection de la mère et de l'enfant, par l'aide à l'accouchement sans danger. Nous sommes un élément essentiel du secteur de la santé », diront-elles. Elles sont 319 sages-femmes et infirmières-accoucheuses au niveau des 132 maternités des 5 secteurs sanitaires de la wilaya de Sétif. « Le nombre de sages-femmes est très insuffisant. Nous n'arrivons pas à couvrir toute la wilaya. 133 sont en formation dans les écoles paramédicales privées, mais cela reste insuffisant. » Les sages-femmes de Sétif assistent 30 000 accouchements par an au moins. L'année dernière, 831 cas de décès ont été constatés, alors que la moyenne nationale est de 34/1000. Aucun cas de décès de mère n'a été comptabilisé en 2007 au niveau des cliniques du secteur public. « La sage-femme fait un travail rude, elle subit la pression de l'administration et surtout celle de la population qui est incompréhensive. Les gens viennent à la maternité de Sétif de partout et exigent que la femme soit admise et accouche sur-le-champ, comme si cela dépendait de la volonté de la sage-femme », se plaint une sage-femme de Sétif. « Nous sommes malmenées et personne ne voit le travail que nous abattons. Nous sommes arrivées à 70 accouchements par 24 heures, et nous sommes insultées et humiliées par le premier venu. » « C'est vrai que parfois, il y a deux malades par lit, mais est-ce de notre faute ? Les parturientes viennent de tous les coins de la wilaya et aussi de wilayas limitrophes, telles que Bordj, M'sila et même Béjaïa », expliquent quelques dames exerçant à l'hôpital Mère et enfant. L'arrivée de 4 gynécologues chinois a quelque peu atténué les problèmes de la structure, mais les difficultés de communication se posent toujours avec acuité : « Nous communiquons difficilement avec les gynécologues chinois, la langue est un obstacle de première importance, la formation et le recrutement de médecins algériens sont plus que nécessaires », disent de nombreuses sages-femmes qui mettent sur le tapis la question du protocole consigné en chinois. Certains vont dire que l'interprète traduit les propos des uns et des autres, tout en oubliant qu'il ne peut être à la fois et en même temps dans les différents services d'une structure de 120 lits. « La situation est difficile pour ne pas dire qu'elle est catastrophique au niveau des autres maternités de la wilaya. La mise en place de nouvelles infrastructures, d'unités de néonatalité et d'unités kangourous, le recrutement d'un plus grand nombre de sages-femmes et de médecins gynécologues peuvent soulager la maternité dans la capitale des Hauts-Plateaux qui ne peut plus supporter ce plan de charges qui met en péril les qualités des prestations déjà aléatoires. »