L'alerte de l'OMS qui vient classer ces cinq pesticides comme cancérigènes probables ou possibles vient justifier toutes les études menées jusque-là à travers le monde et en Algérie sur les effets de ces produits sur la santé humaine, a estimé le Pr Alamir, chef de service au laboratoire national de toxicologie de l'Institut Pasteur d'Algérie. «L'impact sur les niveaux de contamination peut être très important vu la dangerosité de ces produits très toxiques qui nécessitent un contrôle rigoureux. Leur manipulation exige des mesures drastiques de prévention pour l'utilisateur et pour l'environnement et la santé. C'est pourquoi des guides de bonnes pratiques sont élaborés sur la base des index phytosanitaires et les recommandations internationales», précise-t-elle. Et de signaler que des études internationales et nationales ont déjà alerté sur ce problème que posent les pesticides sur la santé publique. La sensibilisation des agriculteurs et les paysans sur les dangers, car eux-mêmes sont exposés au risque de contamination, et des études ont montré que certains organes nobles du corps humain sont souvent touchés. Il faut savoir que depuis l'utilisation de ces produits aux Etats-Unis pour la première fois, il a été constaté qu'ils sont très persistants et sont retrouvés dans des régions éloignées de celle où ils ont été utilisés. Les conventions internationales ont déjà classé certains pesticides dangereux et ils ont été interdits à la commercialisation. «Neuf produits ont été ajoutés à la liste des pesticides interdits en 2010 par la convention de Stokholm (ratifiée par l'Algérie en 2006 après avoir été signée en 20101) car le risque de contamination a été démontré», a-t-elle rappelé. Et de signaler qu'il est tout aussi important de procéder au respect de la réglemention concernant le transport et le stockage de ces produits, dont le niveau et l'impact des pollutions est catastrophique pour l'environnement et la santé humaine. «La Convention de Rotterdam consacre justement ce volet et est exigeante envers les Etats. L'Algérie n'a pas encore ratifié cette convention», a-t-elle signalé. Pour le Pr Alamir, des intoxications aiguës aux pesticides sont souvent commises par mégarde ; les plus importantes enregistrées au laboratoire de toxicologie sont bien sûr accidentelles. Les victimes sont souvent des enfants d'âge préscolaire.