La commercialisation frauduleuse de certaines marques de produits pesticides menace la vie des consommateurs et complique la t�che des m�decins lors de la prise en charge des cas d�intoxication. Plusieurs marques de produits pesticides sont actuellement commercialis�es sur le march� national, d�une fa�on illicite, mettant en danger la vie des consommateurs, au su et au vu des autorit�s publiques. A ce jour, malgr� les alertes lanc�es par les sp�cialistes dans le domaine de la toxicologie, aucune mesure n�a �t� prise afin de retirer ces produits de la vente et encore moins pour poursuivre les importateurs en justice. Ben Aziz - Oran (Le Soir) - Une r�cente �tude a �t� �labor�e par le service de pharmacologie et toxicologie du CHU d�Oran, en collaboration avec le laboratoire de recherche en sant� et environnement de l�universit� d�Oran et le laboratoire de toxicologie de l�h�pital Lariboisi�re de Paris, et pr�sent�e par le docteur Boularas, en marge de la premi�re conf�rence internationale de m�decine l�gale. Cette �tude a concern� un des pesticides actuellement �coul� sur le march� national appel� Rat-Killer Strong, dont personne ne conna�t ni le pays qui le produit ni l�identit� de son importateur vers l�Alg�rie. �Sur un nombre de 2 450 personnes souffrant d�intoxication aigu� admises au CHU d�Oran durant la p�riode allant de 2005 � 2008, les pesticides sont responsables de 16% des cas et occupent la deuxi�me place apr�s les intoxications aigu�s dues aux m�dicaments�, a-t-il �t� soulign� dans cette �tude. �Contrairement aux ann�es pr�c�dentes o� les insecticides organophosphor�s �taient les plus incrimin�s, ce sont actuellement les raticides qui pr�dominent avec l�introduction incontr�l�e sur le march� d�un produit commercialis� sous le nom de Rat Killer Strong�, a d�plor� la m�me �quipe de chercheurs. Ce produit, a fait remarquer la m�me �tude, �pr�sent� sous forme de granul�s noir�tres emball�s dans une bo�te ne comportant aucune mention sur la nature de sa mati�re active ni l�identit� de son fabricant ou de son importateur, pris� par les m�nages en raison de son faible co�t, a entra�n�, au cours des quatre derni�res ann�es, l�intoxication de 189 personnes�. Nos interlocuteurs, membres de l��quipe de recherche travaillant dans le domaine de la toxicologie, nous ont fait savoir que ce produit, � l�instar de plusieurs autres produits de m�me type, est commercialis� en grande quantit� dans les magasins de quincaillerie ainsi que chez d�autres marchands, bien qu�il ne figure pas dans la nomenclature des produits autoris�s � la commercialisation que ce soit aupr�s du minist�re du Commerce, de la Sant� ou de l�Agriculture. D�autre part, pour information, la l�gislation alg�rienne, expliquent les sp�cialistes, stipule que le manuel d�utilisation de chaque produit mis en vente en Alg�rie doit �tre imp�rativement r�dig� en fran�ais et en arabe, ce qui n�est pas le cas pour la majorit� des produits examin�s par l��quipe de chercheurs du service de toxicologie du CHU d�Oran. Selon le Dr Djelad Sana, �lors de l�admission des personnes intoxiqu�es transf�r�es aux urgences m�dico-l�gales, qui souffraient de vomissements, diarrh�es, crampes, douleurs abdominales, bronchospasmes et troubles de la vision, nous avons constat� une fr�quence des patients intoxiqu�s par ce genre de substance�. Selon les statistiques mentionn�es dans la m�me �tude, 82% des intoxications �taient volontaires, s�agissant majoritairement de tentatives de suicide, le plus souvent observ�es chez des patients de sexe f�minin et chez des adolescents (68% de femmes, 36% d�adolescents et 36% autres jeunes adultes), sans pour autant n�gliger les intoxications accidentelles qui repr�sentent �galement un taux important. Apr�s analyse du produit au laboratoire de toxicologie fran�ais suscit�, il s�est av�r� qu�il devait servir dans les domaines de l�agriculture, tout en respectant des indications tr�s pr�cises, ce qui n��tait pas le cas. Ce produit, ajoute la m�me �tude, ne devrait jamais servir � des fins domestiques vu sa dangerosit�. Dans ce cas de figure, les sp�cialistes se sont interrog�s quant au r�le des services de contr�le de la qualit� des produits, qui vient s�ajouter � l�anarchie commerciale qui menace de plus en plus la sant� et la vie des citoyens.