Un hommage a été rendu, hier, à Tahar Djaout, ravi aux siens, il y a 22 ans, par les forces du mal. Ainsi, à l'occasion de l'anniversaire de la disparition de ce journaliste, écrivain et poète, des dizaines de personnes se sont recueillies, hier, sur sa tombe au village Oulkhou, commune d'Aït Chafaâ, daïra d'Azeffoun, à 60 kilomètres au nord-est de Tizi Ouzou. Parmi les présents à ce recueillement figuraient, entre autres, des représentants de la direction de la culture, des membres de l'Association des journalistes et correspondants de la wilaya de Tizi Ouzou, en l'occurrence Thanina Benamar et Dhaouia Toulait ainsi que Fatiha Ammad, membre de l'APW de Tizi Ouzou. Nous avons remarqué également la présence des membres de la famille et des amis du défunt. Tassadit, sœur de Tahar Djaout, a livré un témoignage émouvant sur son frère, tout en évoquant son enfance et sa scolarité dans son village natal. Akli Gasmi, ami du regretté, a, lui aussi, rappelé le parcours de Tahar qui était, a-t-il dit, «avide de connaissance de l'histoire». «L'œuvre de Djaout a un ancrage très fort de cette région», a-t-il souligné avant de préciser que le défunt repose en paix près de sa mère qui l'a rejoint quelques années plus tard. «La mère de Tahar avait trop souffert de la disparition de son fils», a-t-il ajouté. Par ailleurs, dans le même sillage, des activités commémoratives ont été organisées, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Une exposition a été mise en place dans le hall de l'établissement pour retracer, à travers des livres, revues, photos et coupures de presse, la vie et l'œuvre de ce journaliste. Une conférence-débat était également au menu de cette journée d'évocation. Elle a été animée par des enseignants de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO). Il s'agit de Hacène Halouane, docteur en lettres et chercheur associé au Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), ainsi qu'Ahmed Boualili, docteur en sciences du langage et maître de conférences à l'UMMTO. Djaout est né le 11 janvier 1953 à Oulkhou. Après un passage remarquable au supplément culturel du quotidien El Moudjahid, durant les années 1970, il devient responsable de la rubrique culturelle de l'hebdomadaire Algérie actualité, où il a consacré de nombreux articles sur les peintres et sculpteurs ainsi que les écrivains algériens de langue française. Il a également écrit plusieurs romans comme Les Chercheurs d'os, L'Exproprié et L'Invention du désert. Il a été grièvement blessé, le 26 mai, dans un attentat ciblé, devant sa maison, à Alger, et ce, avant de rendre son dernier soupir à l'hôpital le 2 juin 1993, quelques mois seulement après sa nomination à la tête de l'hebdomadaire Ruptures.